Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Retraité depuis de longues années, Robert Pirès reste impliqué dans le monde du football avec un rôle de consultant. Il regarde donc de nombreuses rencontres chaque semaine, sans forcément prendre de plaisir. C’est ce qu’il vient d’expliquer dans une interview qui fait parler.
Le foot et le basket partagent un problème commun : le désintérêt croissant d’une partie du public. Ce qui est paradoxal, c’est que le niveau global des joueurs n’a peut-être jamais été aussi élevé. En NBA comme en Ligue des Champions, la dimension athlétique est désormais égale à l’exigence tactique, ce qui devrait plaire aux amoureux de jeu.
Malheureusement, des deux côtés de l’Atlantique, certains déplorent publiquement le manque de créativité des nouvelles générations. C’est par exemple le cas de la légende d’Arsenal et de l’équipe de France Robert Pirès, qui s’est lancé dans une tirade cinglante au détour d’une conversation avec Mehdi Maïzi.
Robert Pirès massacre la nouvelle génération.
Aujourd’hui il y a beaucoup de matchs en France, en Espagne ou en Italie pendant lesquels je m’ennuie. Pour moi ça vient du fait que certains joueurs sont limités techniquement. Tu regardes la liste du Ballon d’Or à mon époque et une liste aujourd’hui… Tu regardes les noms… À l’époque on pouvait citer 5 joueurs italiens vraiment forts. Je parle des Pirlo, des Roberto Baggio, Cannavaro, Nesta…
Maintenant ça ne vient pas à l’esprit immédiatement. Techniquement je trouve que c’est moins bien qu’avant. Et ce n’est que mon avis, peut-être que je me trompe. Ça m’embête quand on me dit qu’un joueur est fort parce qu’il va vite, qu’il est athlétique. D’accord, mais il fait quoi avec ses pieds ?! C’est ce qui m’intéresse.
Robert Pirès est un partisan assumé du « c’était mieux avant ». Les années passent, son plaisir diminue devant certaines rencontres, et le champion du monde explique cela par un changement athlétique chez les joueurs. Alors que la maitrise technique était valorisée avant le reste à son époque, les qualités physiques seraient désormais reines. Une position radicale qui pousse au débat, la preuve avec cette réponse de l’ancien lensois Jimmy Cabot :
Jimmy Cabot : L’évolution du football pose certes question sur son attractivité, mais ce mythe que les joueurs étaient plus techniques il y a 20 ans… Et devenir une légende en jouant dans un fauteuil à deux à l’heure ou en dribblant des conscrits foot, c’est plus possible aujourd’hui. Ce n’est que mon avis.
« Le football il a changé » comme dirait Kylian Mbappé. Aujourd’hui, les stars se doivent de réaliser tous les gestes à haute intensité, ce qui entraine logiquement du déchet technique. Et pour Robert Pirès, cela nuit au plaisir.