Coupable de la défaite contre la France, Abel Xavier cash 20 ans après : « Au Portugal, je suis…

Le portugais Abel Xavier évoque la défaite face à la France
Canal 11 (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Coupable malheureux d’une demi-finale de légende entre la France et le Portugal à l’Euro 2000, Abel Xavier reste pour beaucoup de Français l’homme qui, par sa main dans la surface de réparation, a permis aux Bleus d’aller en finale. Mais qu’en pense le principal intéressé avec du recul ? Droit dans ses bottes, il a répondu 20 ans après.

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C’est aux alentours de la 115ème minute que le match a basculé. Alors que la France et le Portugal étaient à égalité parfaite en demi-finale de l’Euro (1-1), Abel Xavier a stoppé de la main une frappe dans un angle fermé de Sylvain Wiltord. La décision fait parler depuis 20 ans, mais les images sont là : oui, le défenseur portugais a bel et bien fait main. Et Zidane a puni, par un but en or, le Portugal dans la foulée.

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Abel Xavier trouve la décision sévère… même 20 ans après

À l’occasion du 20ème anniversaire de cette fin de match culte, Abel Xavier lui-même a été interrogé par « So Foot ». Et il n’en démord pas :

Il y a eu beaucoup de divergences à ce sujet, mais je peux vous garantir une chose : ce n’était pas intentionnel et il n’y aurait jamais eu penalty si les circonstances avaient été différentes. Plus d’une décennie après, je pense toujours que la décision était sévère sur le plan collectif et dure à digérer sur le plan individuel.



C’est une frappe à 100 km/h. Et je peux dire que même si aujourd’hui tout va plus vite, l’action a été furieusement rapide et que l’arbitre et son assistant n’ont rien vu du tout. Il a sifflé parce qu’il y a eu un moment de flottement de 10 secondes lors duquel les joueurs français parlent à l’arbitre et le convainquent de siffler faute…

Malheureusement pour lui, le roc portugais ne s’est jamais vraiment remis de cet épisode. Auteur d’un excellent Euro avant ça, il évoque des « conséquences désastreuses » pour sa carrière, ainsi qu’un « bilan catastrophique », lui qui n’a « plus jamais été le même joueur ».

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Hors terrain, en revanche, Abel Xavier a toujours été irréprochable, comme il l’a rappelé dans ce même entretien :

J’ai grandi dans des cités et je sais ce qu’est l’instrumentalisation politique. Au Portugal, je suis ambassadeur contre le racisme, la xénophobie et la discrimination sociale. Je lutte pour le droit à l’égalité de chaque citoyen, sans regarder sa couleur ou l’ethnie à laquelle il appartient. Je pense que nous devons respecter notre prochain et je crois qu’il y a la place pour tout le monde ici-bas.

J’estime aussi que nous avons le devoir de faire bouger les consciences, faire en sorte que chacun respecte l’histoire d’autrui, sa culture, son essence. Nous devons accepter nos différences, qu’elles soient religieuses, politiques ou sexuelles. C’est une question d’humanisme.

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Aussi belles puissent-elles être pour les uns, les grandes compétitions peuvent s’avérer terribles pour les autres. Abel Xavier en est un malheureux exemple, lui qui a vu son excellent tournoi être éclipsé par cet épisode lors duquel il a tenté de rattrapé la bêtise de son gardien. Mais c’est bien connu : le malheur des uns fait le bonheur des autres, et ce soir-là, ce sont les Français qui ont ri.

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