Remplaçant à la Coupe du Monde 1998, Alain Boghossian vide son sac : « Je n’ai aucun…

Alain Boghossian et Aimé Jacquet
RTL (DR) / FFF (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

S’ils sont 22 à avoir être entrés dans l’histoire comme les premiers champions du monde français de l’histoire en 1998, seuls quelques uns étaient des titulaires indéboulonnables. Alain Boghossian, lui, a été remplaçant durant la quasi-intégralité du tournoi – une situation sur laquelle il est revenu avec du recul dans une interview accordée au site de la FIFA.

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Aimé Jacquet ne s’en est jamais caché : avec lui, c’est le groupe qui passait avant tout, même les individualités les plus brillantes. C’est dans cette logique que le Ligérien a écarté David Ginola et Eric Cantona pour composer son groupe de joueurs de devoir, tels qu’Alain Boghossian. Pourtant solidement installé en Italie, le milieu de terrain n’a débuté qu’un seul match de tout le Mondial, face à la modeste Arabie Saoudite. De quoi le déranger ? Pas du tout.

Alain Boghossian cash sur son statut de remplaçant

Dans un entretien donné à la FIFA il y a quelques temps, l’ancien de Naples et de Parme avait analysé la situation avec beaucoup de maturité – celle-là même que Jacquet recherchait :

On doit être prêt quand on est choisi et l’accepter quand on ne l’est pas. Sinon, on n’est pas un bon soldat. C’est important de bien connaître son rôle. J’étais toujours honoré d’être là et je donnais le maximum quand on faisait appel à moi.

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Mon but était de mettre la pression aux titulaires pour ne pas qu’ils se relâchent et rendre les choix de l’entraîneur les plus difficiles possibles. Mais toujours avec un bon état d’esprit, avec l’idée de tirer le groupe vers le haut. C’est ce qui m’a animé durant toute ma carrière.



Et quand on lui demande, question potentiellement piégeuse, ce que ses concurrents Didier Deschamps et Emmanuel Petit avaient de plus que lui pour être titularisés, c’est là encore la grande classe :

Didier, déjà, je n’avais pas son palmarès. Il était capitaine de Marseille et de l’équipe de France et il avait une expérience que je n’avais pas. Automatiquement, je me plaçais en-dessous même j’y serais allé sans état d’âme s’il y avait contre-performance de sa part.

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Emmanuel Petit était davantage dans mon registre. C’était un gaucher avec des capacités physiques, une technique et une force de récupération incroyables. Manu a fait une superbe Coupe du Monde. Je donnais le maximum tout en étant lucide sur ma place dans la hiérarchie, même si je savais que je n’étais pas loin. Je n’ai aucun regret sur ma Coupe du Monde. On veut toujours jouer davantage mais je fais partie de ceux qui sont le plus rentrés parmi les remplaçants.

Et « Boghoss » de résumer, avec toujours autant de justesse :

J’avais un mental à toute épreuve et je ne lâchais rien. J’étais au service du collectif et j’avais une grosse activité au milieu de terrain, à la récupération. Aimé Jacquet m’a souvent fait rentrer quand on avait l’avantage du score, pour garder le résultat et fermer. Je n’étais pas un joueur qui pouvait faire basculer le match offensivement. Et puis les milieux récupérateurs, s’ils se donnent à fond, ont souvent besoin d’être remplacés.

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Si certains joueurs ont du mal à accepter d’être remplaçants, et notamment de plus en plus dans le football moderne, ils peuvent s’inspirer de l’approche d’Alain Boghossian. Toujours au service du collectif durant le Mondial, et efficace lors de ses entrées, notamment face au Brésil en finale, le natif de Digne-les-Bains reste un exemple en la matièer.

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