Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Déjà décisif en 1998, Fabien Barthez l’a de nouveau été durant l’Euro 2000, et cela dans les moments les plus importants. Ce fut notamment le cas lors de la demi-finale face au Portugal, en prolongation, alors que la menace du but en or planait sur l’équipe de France. De quoi lui inspirer une anecdote sur la nuit qui a suivi deux décennies plus tard.
Demandez à n’importe quel joueur qui a disputé à la fois la Coupe du Monde 1998 et l’Euro 2000 avec l’équipe de France, et tous vous le diront : l’effectif de 2000 était plus fort, intrinsèquement, que celui monté par Aimé Jacquet deux ans auparavant. Pourtant, la route vers ce doublé historique n’a pas été un long fleuve tranquille, avec aucun match survolé au niveau du score par les Bleus.
Après s’être défait de l’Espagne (2-1), en profitant notamment d’un pénalty raté de Raul à la 89ème minute qui aurait envoyé le match en prolongation, les Bleus sont venus à bout du Portugal sur un but en or de Zinédine Zidane, sur pénalty là encore, à la 117ème minute. Mais ce que Fabien Barthez n’a pas oublié, c’est que quelques instants auparavant, il a tout changé.
Fabien Barthez professionnel après sa parade décisive
En effet, alors qu’un but était synonyme de retour immédiat à la maison, « Fabulous Fab » a signé l’une des parades les plus emblématiques de sa carrière durant la prolongation, sur cette tête d’Abel Xavier :
🏆 1998 world champions
— UEFA EURO 2024 (@UEFAEURO) June 28, 2020
🏆 EURO 2000
🇫🇷 #HBD, Fabien Barthez 🥳
🎈 @equipedefrance pic.twitter.com/55JyC3Cr23
Interrogé par le site de la FFF récemment, le gardien de but de légende est revenu sur ce moment :
Ce que je garde de ce match-là, c’est cette tête que je sors, alors que c’était un potentiel but en or. Je fais un arrêt où… C’est ces fameux ballons où tu envoies la main, quoi, parce que ça va très vite. S’il la mettait, c’était fini.
Sur cette action, après l’arrêt, tu sens sur le moment que tu dégages une énergie, vraiment, c’est fort. Ce sont des moments décisifs. Ensuite il y a le pénalty de Zidane, et c’est bizarre, mais pour moi, je savais que c’était fini. Je savais qu’il allait la mettre au fond, croisé comme toujours. C’est cette force, on l’avait en nous.
Et parce que cette équipe était particulièrement mature, Barthez n’a pas laissé son arrêt historique le détourner de son objectif final. Même s’il s’est offert une nuit de plaisir :
Une fois que c’est fait, on se prépare pour la finale. On se dit que voilà, c’est bien, on l’a fait, on chante un coup, et le lendemain matin c’est fini et oublié, on passe à autre chose. Moi mon arrêt toute la nuit je me suis régalé dessus (rires), comme on fait tous, mais le matin venu, c’est fini.
Fabien Barthez le dit lui-même dans cette même interview : une bonne partie de l’équipe de France de l’Euro 2000 se situait autour des 30 ans, et avait donc acquis une grande maturité en tant que joueur et en tant qu’homme. C’est donc tout naturellement qu’après avoir savouré quelques heures son incroyable parade, le portier s’est tourné vers la finale… où il a encore brillé. Chapeau.