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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Ancien international anglais ayant notamment laissé une trace marquante à l’Olympique de Marseille, Chris Waddle garde un regard aiguisé sur le monde du football. Au détour d’un entretien avec GFFN, il a notamment évoqué les différences majeures entre la France et l’Angleterre à ses yeux, à travers un point de vue particulièrement éclairant. Explications.
Avec son style fantasque, sa technique hors-normes et sa coupe mullet passée à la postérité, Chris Waddle a marqué les esprits en trois ans à peine à l’OM. Auteur de 22 buts en 107 matchs sur la Canebière, le natif de Felling a gagné à Marseille la plupart des trophées qu’il a soulevés en carrière. Et il a surtout été frappé par les grosses différences entre la France et l’Angleterre en découvrant l’Hexagone…
Chris Waddle explique la différence de mentalité entre Français et Anglais
Interrogé par « GFFN », l’homme aux 62 sélections n’a pas caché son bonheur en débarquement sur le Vieux Port :
En tant que joueur anglais de l’époque, il fallait aussi assurer le côté moins glamour, défensivement notamment. En Angleterre, beaucoup de gens s’attendent à ce que vous dribbliez et fassiez votre truc en attaque, certes, mais combien de fois entendez-vous : « C’est un joueur paresseux, il ne s’engage pas assez, il ne revient pas assez en défense, il ne s’engage pas assez » ?
Quand vous allez à l’étranger, ils regardent vos points positifs, ils ne regardent pas vos points négatifs. Après un mois à Marseille, on me disait d’arrêter de revenir en défense, d’arrêter de faire ceci et cela. On me disait : « Tu es dans l’équipe pour créer. On ne veut pas que tu coures de partout, parce que quand tu récupères le ballon, tu es essoufflé et tu ne peux rien faire ». C’est pour ça que je dis que Marseille était une « île paradisiaque » pour moi !
Vous l’aurez compris : il ne faut pas compter sur Waddle pour faire partie de ceux qui s’égosillent de voir Kylian Mbappé ne fournir aucun travail défensif, préférant se concentrer sur l’attaque :
J’ai toujours dit que l’Angleterre avait toujours eu des footballeurs talentueux mais qu’elle n’en tirait jamais le meilleur parti parce qu’elle leur demandait trop d’en faire. Quand Mbappé n’a pas le ballon, on le voit très rarement courir après les gens ou faire des tacles glissés. Il prend vie quand il a le ballon. Et l’équipe l’accepte.
Plus globalement, Waddle, pourtant pur Anglais, à la fois dans sa mentalité et son attitude, préfère la mentalité française à celle de son pays natal lorsqu’il est question de foot. Et c’est avec un brin de dépit qu’il concède :
En Angleterre nous cherchons toujours le mauvais côté des joueurs, les aspects négatifs, au lieu de nous concentrer sur ce qu’ils font bien et de dire : « Vous savez quoi, il est excellent en dribbles, en passes »… On nous dit toujours : « Il ne sait pas faire de tête, il ne sait pas tacler, il ne sait pas courir ».
Mbappé, s’il il jouait en Angleterre, on dirait qu’il est paresseux, statique. Qu’il est bon quand il a le ballon, mais que sans le ballon, il est nul. Et c’est comme ça en Angleterre, c’est comme ça que nous avons toujours été. Mais en France, eux, ils l’acceptent et le respectent. Peut-être qu’un jour cela arrivera en Angleterre, mais je ne sais pas si je serai là pour le voir !
Si la plupart des joueurs anglais tendent à regarder la France avec une certaine condescendance, et à placer leur championnat au dessus de tout, ce n’est absolument pas le cas de Chris Waddle. Très heureux de son passage à Marseille, l’ancien international des Three Lions fustige la mentalité des observateurs anglais, et souhaiteraient qu’ils s’inspirent de la France. Voilà qui est dit !
