puis dans la liste qui s’affiche, cliquez sur AdBlock
Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Joueur parmi les plus charismatiques du circuit dans les années 2000, Marat Safin a laissé un souvenir marquant à tous les amateurs de tennis. Mais alors qu’il semblait imperturbable, le Russe avait en fait une crainte inattendue sur le circuit, voire même un cauchemar : Fabrice Santoro. Et bien des années plus tard, il s’en est expliqué.
1.055. C’est le nombre de raquettes cassées par Marat Safin au cours de sa carrière. Bien sûr, il n’y a pas que le tempérament volcanique qui est à retenir lorsque l’on évoque l’homme aux 15 titres en simple et ancien numéro 1 mondial, bien de loin de là. Mais il y a fort à parier que sur ce bon millier de raquettes réduites à néant, une partie non-négligeable provienne de ses duels face à Fabrice Santoro.
En effet, dans cette opposition de style entre la puissance du Russe et la finesse du Français, c’est bien souvent ce dernier qui a pris le dessus. Leur bilan en carrière parle pour lui : en 9 rencontres, Santoro s’est imposé à 7 reprises, pour 2 petites défaites seulement. Et ça, Safin ne l’a pas oublié !
Marat Safin garde un mauvais souvenir de Fabrice Santoro
Dans un entretien accordé à L’Équipe, le natif de Moscou n’a pas perdu de temps à lâcher le nom du Français lorsqu’il lui a été demandé de revenir sur la plus grosse de ses légendaires colères :
Oh, avec Santoro ! Tout le temps, tous les matches. Il trouvait très bien les failles dans mon jeu et il arrivait très rapidement à me faire sortir de la partie. On a commencé à jouer quelques matches ensemble et il a tout de suite réussi à lire en moi.
C’était dur, j’étais jeune, je ne pouvais pas cacher mon jeu et trouver différentes parades tactiques. À chaque fois, il me faisait vriller le cerveau. Il doit penser à moi chaque matin quand il se réveille… Je lui ai fait tellement de cadeaux, il a gagné tellement de matches face à moi, ça lui a rapporté quelque chose comme 50.000 dollars. Mais il est radin, il pourrait au moins me payer un café (rires).
S’il ne garde pas un grand souvenir de Santoro en raison du calvaire technique et tactique que le tricolore lui a fait vivre sur le cours à de nombreuses reprises, Safin a davantage le sourire au moment d’évoquer un autre Français, en la personne de Mickaël Llodra. D’abord parce que son bilan est équilibré face à lui en carrière, mais aussi parce qu’il s’agit, selon lui, du joueur le plus drôle du circuit :
Le plus drôle ? Llodra ! Il a mon âge, on se connaît bien. C’était difficile de jouer contre lui parce que je me concentrais sur sa personnalité. Cela ressemblait à un jeu. J’étais sérieux sur le court, j’essayais de me concentrer sur le jeu. Je viens de Russie et le jeu, c’est la guerre ! (rires) Mais lui essayait de me distraire et cela marchait, je faisais n’importe quoi. Ce sont des approches différentes, lui, il s’amusait.
Avec son style certes atypique, et ses limites physiques qui l’ont empêché de viser encore plus haut, Fabrice Santoro a toutefois réussi le tour de force de gagner le respect de tout le circuit. Marat Safin, en tout cas, fait encore des cauchemars des coups fumants de « Fabulous Fab », qui savait le faire déjouer mieux que personne avec des coups dont il avait le secret. Un rappel de l’excellent joueur que fut le Tahitien.
