Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
S’il est devenu l’un des plus grands attaquants de sa génération, c’est parce que Thierry Henry a été élevé avec les valeurs idoines. Parmi elles : le respect des anciens, notamment lorsqu’il a débuté sa carrière du côté de Monaco. Mais un moment en particulier aurait pu mal tourner pour « Titi », qui a eu la mauvaise idée de tenter un geste audacieux sur l’une des terreurs du championnat…
Thierry Henry a toujours été du genre précoce. Évidemment excellent dans les catégories jeunes, le natif des Ulis a réalisé le rêve de nombreux gamins à seulement 20 ans, en devenant champion du monde en 1998 – et buteur face à l’Afrique du Sud qui plus est. En club, celui qui a débuté en tant qu’ailier gauche s’est également vite fait sa place, à Monaco.
Sur le Rocher, Henry a été encadré de joueurs d’expérience, issus d’anciennes générations, et qui l’ont beaucoup aidé. Il en a gardé un grand respect pour la hiérarchie et ceux qui sont passés avant lui, même si les choses ont désormais changé dans le football actuel… ce qu’il déplore.
L’anecdote géniale de Thierry Henry avec Basile Boli
Dans un entretien accordé à « Sport Magazine », l’ex-meilleur buteur de l’équipe de France était d’ailleurs revenu sur cette différence entre la génération actuelle, et la sienne :
Quand j’étais jeune, les anciens nous rappelaient très vite à l’ordre quand on se la racontait. Si aujourd’hui, tu fais la même chose avec un jeune joueur, il y a la police qui vient te chercher ! (rires)
L’exemple le plus frappant ? Une anecdote impliquant Basile Boli, alors très respecté, durant leur seule saison en commun à Monaco en 1995-1996. Henry n’avait alors que 18 ans,
Je me rappelle toujours de cette scène avec Basile Boli. J’avais 18 ans, j’étais à Monaco et lors d’un entraînement, je fais feinte de frappe, puis petit pont à Basile. Quand j’ai voulu le passer, il a attrapé mon bras et avec un regard menaçant m’a dit : « Plus jamais tu me fais ça, sinon je te tue ».
Une simple exagération ? Évidemment, mais Henry ne l’a pas forcément perçu ainsi ! Très craintif de son aîné, le jeune prodige a pris peur, et il est vite rentré dans le rang :
J’avais grandi avec Basile Boli que je voyais mettre des tacles incroyables. Je me suis dit, il va le faire. J’ai fini l’entraînement en ne jouant plus qu’à une touche (rires).
Et j’avais aussi Eric Di Meco, et Lilian Thuram en face de moi à l’entraînement… Eux aussi je n’avais pas intérêt à les chambrer. Tutu, même quand il faisait des passes, il taclait, et il était dur. Je n’ai jamais joué contre quelqu’un d’aussi dur, j’étais à bonne école.
Si les plus jeunes se souviennent surtout de Basile Boli pour son but en finale de la Ligue des Champions face à l’AC Milan en 1993, ceux qui l’ont affronté se rappellent principalement de son style dur sur l’homme, et de la crainte qu’il inspirait. Et comme vous l’aurez compris, ce n’est pas Thierry Henry qui vous dira le contraire !