Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Adoré par les uns et décrié par les autres, Bernard Tapie n’a eu qu’un mot en tête toute sa vie : réussir, et souvent par tous les moyens. C’est d’ailleurs durant sa présidence de l’Olympique de Marseille que le football français a entamé sa mue vers la modernité, pour le meilleur et pour le pire. Mais au-delà de ce que l’on sait déjà de l’ère Tapie sur la Canebière, une anecdote stupéfiante a également été révélée…
Les sportifs de haut niveau sont dans la fleur de l’âge, croulent sous les sollicitations, et voient parfois même leur testostérone être boostée par la médicalisation dont ils font l’objet. De fait, la sexualité est une partie souvent tabou mais prépondérante de leur quotidien, et il revient aux entraîneurs et aux dirigeants de savoir gérer le sujet au mieux, notamment lors des fameuses mises au vert
Quand Bernard Tapie faisait venir des call-girls pour ses joueurs
Comme l’a souligné il y a quelques années un chercheur en anthropologie du corps à Lyon 1, certains coachs ont ainsi opté pour une technique douce qui permet aux femmes de joueurs de loger dans le même hôtel qu’eux. Un moyen de limiter les risques, avec un raisonnement simple à la clé :
Certains coachs préfèrent que les femmes restent dans le même hôtel que les joueurs, parce qu’au moins, comme ça, tout le monde est à sa place. Personne ne sort en ville, personne ne prend de risque.
Et sinon ? Plus radicale, et moins morale, il y a la méthode Bernard Tapie. Jérôme Jessel, auteur de deux livres sur le sujet de la sexualité dans le football, a d’ailleurs fait part d’une anecdote assez folle relayée par « Le Temps » :
Bernard Tapie avait expliqué qu’un jour il avait lui-même convoqué des call-girls à l’hôtel où était descendue son équipe, estimant qu’il valait mieux « fournir soi-même le matos », plutôt que prendre le risque que les joueurs aillent faire n’importe quoi en boîte avec n’importe qui.
Un récit qui peut paraître dingue, mais qui a également été confirmé par Hubert Artus il y a quelques années, et qui vient s’ajouter à la longue liste d’histoires rocambolesques qui ont émaillé la présidence marseillaise de Tapie. Outre OM/VA, évidemment, l’homme d’affaires a aussi été accusé d’avoir corrompu des arbitres, ainsi que des joueurs adverses.
Condamné dans le cadre d’OM/VA, Jean-Jacques Eydelie avait affirmé au « Monde » que « tricher était devenu une seconde nature » au sein de l’OM de l’époque. Le milieu de terrain avançait par exemple, dans des propos qui lui ont valu une plainte de Tapie :
Avant un match contre Moscou, nos dirigeants avaient récupéré les packs d’eau des joueurs moscovites. Devant nous, avec un large sourire, ils se sont servis d’une seringue avec une aiguille très fine pour injecter je ne sais quoi à travers le bouchon. Et nous, on nous donnait des cachetons, c’était de la folie, en particulier autour du Captagon (un psycho-stimulant qui augmente l’énergie et l’agressivité, ndlr).
Bernard Tapie a toujours aimé tout contrôler, et cela jusqu’à la vie intime de ses joueurs lorsqu’il l’estimait nécessaire. On imagine aisément le scandale qu’une telle affaire ferait aujourd’hui s’il s’ébruitait qu’un président de club avait procédé à la même « livraison » à l’hôtel de ses joueurs…