Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Épinglé en train de fumer une cigarette à quelques encablures de la finale de la Coupe du Monde 2006, Zinédine Zidane n’a jamais nié ce cliché. Il faut dire que la clope était plutôt répandue en équipe de France à cette époque, comme elle l’était d’ailleurs en 1998. Car Zizou était loin d’être le plus porté sur la cigarette…
Si la chicha tend à l’avoir remplacée, la cigarette a longtemps été populaire chez les footballeurs – aussi bizarre que cela puisse paraître. Guy Roux, qui a baigné dans le monde du ballon rond pendant de longues décennies, ne s’en cachait d’ailleurs pas dans des propos rapportés par « So Foot » :
Au début de ma carrière, il y avait beaucoup de fumeurs dans les jeunes. Je me souviens qu’ils se cachaient. Mais à l’époque tout le monde fumait. Les politiques, les stars… Dans mon équipe, j’ai fait de la prévention. Mais bon, je n’étais pas non plus 24 heures sur 24 avec eux. La seule règle que j’avais imposée, c’était de ne pas fumer quand on était ensemble. Au fur et à mesure, j’ai constaté que le nombre de fumeurs avait diminué de lui-même. La cigarette est devenue nocive dans l’esprit des gens.
Zinédine Zidane loin d’être le seul fumeur chez les Bleus
L’équipe de France, d’ailleurs, n’a pas été épargnée. Les champions du monde de 1998 regorgeaient d’ailleurs de fumeurs, dont Laurent Blanc, Frank Leboeuf, ou encore Zinédine Zidane. Ce dernier s’était d’ailleurs fait surprendre par un photographe durant le Mondial 2006 :
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Mais si les joueurs de champ étaient nombreux à fumer dans l’effectif d’Aimé Jacquet, la palme revenait aux deux gardiens de but : Fabien Barthez et Bernard Lama, d’ailleurs tous deux suspendus pour un contrôle positif au cannabis durant leur carrière. Le tabacologue Roger Moyou se souvient :
Zidane n’a pas été le seul à fumer. Même si ce n’était qu’une clope par-ci par-là. Moi, je me souviens surtout de Barthez, Lama et Olmeta avec une clope au bec. C’était la mode des gardiens de but.
En fin de compte, les entraîneurs ne se sont jamais trop alarmés du phénomène dès lors qu’il restait marginal. Une seule métrique met tout le monde d’accord : la performance. C’est en tout cas ce que pense Jérémy Mathieu, fumeur assumé, qui expliquait au média espagnol « Marca » en marge de son arrivée au FC Barcelone :
Je ne fume pas beaucoup, mais je fume vraiment quand je veux. C’est une chose personnelle. Ce qui compte en réalité, c’est ce qui se passe sur le terrain. Les gens oublieront vite quand je courrai pendant tout le match. Je veux donner le meilleur pour l’équipe, au-dessus de mes propres buts personnels.
En recoupant les différents témoignages sur la Coupe du Monde 1998, il apparaît qu’entre un tiers et la moitié de l’effectif de l’équipe de France était constitué de fumeurs. Une petite anomalie dans le sport de haut niveau, certes, mais qui n’a pas empêché les tricolores d’atteindre leur objectif en affichant une densité physique de tous les instants…