Désormais retiré, Christophe Lemaître vide son sac sur la France : « Dans ce pays, c’est…

Christophe Lemaître évoque la France
The Elevate House (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Tandis que les Etats-Unis continuent d’être perçus par certains sportifs comme l’Eldorado pour s’y établir et passer des paliers dans la performance, Christophe Lemaître a livré son avis sur ces exodes de plus en plus fréquents de la part d’athlètes français. Et son avis ne manque pas d’égratigner les instances tricolores…

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Est-ce un signal de déclassement ? Une chose est sûre, le départ de nombreux sportifs français vers les Etats-Unis interroge. Outre Léon Marchand, dont la démarche auprès de Bob Bowman n’est plus à présenter, d’autres athlètes ont choisi de partir au pays de l’Oncle Sam. C’est notamment le cas de Cyréna Samba-Mayela, seule médaillé tricolore aux JO 2024, qui s’en était expliquée.

Christophe Lemaître pas tendre avec l’athlétisme française

Le plus grand sprinteur français de tous les temps, lui, n’est jamais parti. Toujours resté proche de son club d’Aix-les-Bains, Christophe Lemaître se refuse toutefois à condamner ceux qui choisissent de rejoindre les Etats-Unis. Dans un entretien accordé à Histoire de Sport, il expliquait ainsi :

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Depuis des décennies, dans tous les sports, beaucoup d’athlètes s’en vont aux USA pour essayer autre chose. Ils peuvent y aller pour leurs études aussi, car en France, parfois, c’est difficile de concilier les deux. Là-bas, il y a une meilleure concurrence, des méthodes d’entraînement différentes. Après, si certains athlètes me disent qu’ils sont partis aux USA parce qu’ils ne sentent pas le soutien de la Fédé, je pourrais les comprendre.



Lemaître met ici le doigt sur deux sujets importants, soulevés par d’autres athlètes ces derniers temps : d’une part, le système français ne permet pas d’accompagner les athlètes au mieux en leur permettant de se concentrer sur la performance ; et d’autre part, la FFA est critiquée de toutes parts, notamment pour des décisions incomprises et un manque de communication avec ses athlètes. Renaud Lavillenie s’en était d’ailleurs lui aussi ému.

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Outre ce message acerbe, le premier homme blanc à avoir couru le 100m en moins de 10 secondes a aussi évoqué le dopage en longueur durant cet entretien :

C’est quelque chose de triste, on sait que c’est très présent y compris dans l’athlétisme. Il y a beaucoup d’athlètes qui ont vu leur médaille volée par des dopés et qui l’ont récupérée après, mais presque trop tard. Il n’avaient plus la notoriété, les sponsors ou les médias qui auraient pu mettre leurs performances en valeur… Même moi je l’ai subi, car j’ai récupéré la médaille au 4×100 mètres suite au déclassement des Américains pour dopage en 2012.

Le problème c’est qu’il y aura toujours du dopage, c’est systématiquement en avance sur les détections. Quand on trouve un moyen de détecter une substance, une autre sur le marché est déjà plus évoluée et passe entre les mailles du filet. Il y a aussi des pays moins contrôlés que d’autres… Donc, tant que l’on n’aura pas resserré la vis sur les pays où il n’y a pas ou trop peu de contrôles, tant que l’on n’aura pas mis des sanctions beaucoup plus lourdes sur les athlètes pris pour dopage, je pense qu’il perdurera.

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Christophe Lemaître a beau ne pas être parti s’entraîner aux Etats-Unis, il ne critique en rien ceux qui ont choisi de traverser l’Atlantique. À l’heure où la FFA est remise en cause, notamment dans le sillage d’un bilan catastrophique aux JO de Paris (une seule médaille), les athlètes tricolores semblent être de plus en plus nombreux à chercher la solution ailleurs…

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