Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Michael Jordan, considéré comme le GOAT par beaucoup, n’a touché « que » 93 millions de dollars au cours de sa carrière, ce qui est peu comparé aux salaires actuels. Mais lui, que pense-t-il de cette évolution et des sommes dépensées ?
Si l’on en croit certains joueurs retraités, tout était mieux avant en NBA. L’intensité, les rivalités, le niveau tactique… Enfin presque tout. Car au niveau des salaires, les talents de la ligue n’ont jamais été mieux payés qu’aujourd’hui, ce qui explique la jalousie d’un Shaquille O’Neal par exemple. Combien de fois a-t-il critiqué Rudy Gobert et son contrat à 200 millions de dollars ?
Celui qui pourrait légitimement avoir un peu d’amertume sur le sujet, même s’il est devenu milliardaire depuis, c’est Michael Jordan. Considéré par beaucoup comme le meilleur joueur de tous les temps, le n°23 des Bulls n’a empoché « que » 93 million en tant que joueur, ce que touche actuellement Lauri Markkanen en deux années.
L’avis de Michael Jordan sur les millions en NBA
Mais l’essentiel était ailleurs pour lui. MJ aimait le basket avant tout, et s’il jouait avec une telle passion sur le terrain ce n’était pas pour l’argent, mais pour honorer ce sport. C’est en tout cas ce qu’il expliquait à la télé américaine en 1994, quelques mois après sa première retraite sportive. Il était clairement inquiet face à l’évolution des salaires :
Il y a des gars comme Larry Johnson ou Penny Hardaway qui viennent de signer des contrats lucratifs, et je pense que c’est grâce à l’avantage qu’ils ont eu dans les négociations. Ils sont jeunes, ont du potentiel, et c’est la raison pour laquelle ils vont toucher cet argent. Mais je sais que beaucoup de vétérans vont avoir du mal à l’accepter et ils seront remontés.
Mais ces gars avaient des bons arguments et s’en sont servis. Si on avait été dans la même situation, on aurait fait pareil qu’eux. Mais je pense qu’il faut faire attention, il ne faut pas que l’argent donne une mauvaise image du basket. Ça reste un sport, et il faut aimer jouer pour cela, pas pour l’aspect financier. J’espère que les gros contrats ne vont pas changer l’amour des joueurs.
Pour Michael Jordan, les premiers gros contrats signés dans les années 90′ étaient un danger pour la NBA. En effet, il avait peur que l’aspect sportif devienne secondaire et que l’argent soit la motivation n°1 dans la réussite des jeunes joueurs. Chacun se fera son avis sur l’état actuel des choses, mais il avait visé juste quant à la réaction des vétérans…
Michael Jordan aime le basket pour ce qu’il est, pas pour l’argent qu’il génère. Une approche qui a été bénéfique pour lui, puisque ses exploits ont transformé 93 millions en plus de 1 milliard de dollars après sa retraite.