Un ex-France 1998 balance sur Deschamps et Desailly : « C’est eux qui m’ont sorti de l’équipe »

Marcel Desailly et Didier Deschamps
beIN Sports (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Les places étaient chères, très chères même, et ils ne sont que 22 à pouvoir se targuer d’être champions du monde 1998. Mais le scénario a été particulièrement cruel pour les 6 suppléants, qui ont fait le début de la préparation avec le groupe avant d’être évincés. Ce fut notamment le cas de Martin Djetou, qui estime que Didier Deschamps et Marcel Desailly n’ont pas aidé sa cause. Loin de là…

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Qui dit groupe élargi dit nécessairement déception pour plusieurs joueurs. Martin Djetou en sait quelque chose, lui qui, après deux matchs réussis début 1998 avec l’équipe de France, pensait pouvoir prétendre à une place dans la liste définitive. Mais comme Ibrahim Ba et quelques autres, l’ex-monégasque a été sommé de faire ses valises. Une soirée dont il se souvient précisément, et qu’il a racontée à Libération :

Ce soir-là (vendredi 22 mai, date du départ des 6 exclus, ndlr) on jouait au ping-pong. Manu Petit se tapait la tête contre les murs, il pensait ne pas être pris. Je lui ai dit : « Avec Arsenal, t’as fait le doublé. Moi, j’ai fait une belle saison mais je n’ai rien gagné et on ne retient que les vainqueurs. » Après le repas, j’étais avec les jeunes, Henry, Trezeguet, Anelka lorsque l’intendant Henri Emile a prononcé mon nom. J’ai tout de suite compris, j’ai dit au revoir à tout le monde et je suis allé faire mon sac.

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Martin Djetou accuse Didier Deschamps et Marcel Desailly

Ce coup dur, le natif d’Abidjan ne s’en est jamais vraiment remis. Encore touché, il raconte :

Mon beau-frère est venu me chercher en voiture à Clairefontaine et on a ramené Sabri. Je sortais très peu, je ne buvais pas d’alcool et là, je suis resté une semaine entière à aller en boîte à Paris pour évacuer ma déception. On devait recevoir des billets pour les matchs des Bleus, mais on n’en a pas eu. Ça ne m’a pas empêché de suivre le Mondial à la télé, de faire la fête, de supporter l’équipe.



Après, je n’ai plus été le même, plus le guerrier qu’on connaissait. J’étais touché comme joueur et comme homme. Ça se voyait sur le terrain, mes performances n’étaient plus les mêmes. Si j’étais resté parmi les vingt-deux, rien ne dit que j’aurais joué. Mon rêve de jeune, c’était de participer à une coupe du monde et il a été brisé.

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Alors à qui la faute ? Pour Djetou, ce sont Didier Deschamps et Marcel Desailly, qui évoluaient à ses postes de prédilection, qui ont joué des coudes pour s’assurer qu’il soit écarté :

Il fallait qu’Aimé Jacquet fasse des choix… Pendant la préparation, il me disait souvent qu’il avait besoin de moi puisque je jouais à plusieurs postes, mais à la fin, il ne me prend pas. Quelques années après, j’ai vu une émission où il expliquait ne jamais prendre une décision sans en parler à ses joueurs cadres.

Ce sont ces joueurs-là, Deschamps, Desailly, qui n’ont pas fait pencher la balance de mon côté. Il y avait une énorme pression et si ça se passait mal, on aurait tapé sur les cadres, donc sur eux. Vieira et moi, on représentait la relève. Desailly sortait d’une saison pas terrible avec le Milan et moi, j’avais été rayonnant. Il fallait m’éliminer pour faire tomber la pression. Au final, ça a marché, donc chapeau.

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Les groupes élargis entraînent nécessairement de grosses déceptions, et chaque joueur non-retenu a sa théorie sur la raison de son absence. Dans le cas de Martin Djetou, il estime que Didier Deschamps et Marcel Desailly lui ont savonné la planche. Et forcément, ça lui reste en travers de la gorge même plus de 25 ans après…

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