Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Certes très apprécié partout où il est passé compte tenu de son statut d’icône du tennis, Andy Murray n’a toutefois pas échappé aux huées du public français lorsqu’il affrontait des joueurs tricolores. Il adoptait d’ailleurs dans ces cas-là une approche bien précise.
À l’instar des autres membres du Big Four, il était assuré de disposer de fans partout où il jouait. Certes moins décoré que Novak Djokovic, Rafael Nadal ou Roger Federer, Andy Murray n’en restait pas moins l’une des plus grandes stars du tennis mondial lors de la dernière décennie. De quoi lui garantir de belles réceptions ainsi que des acclamations dans n’importe quel tournoi.
Cela dit, à l’instar de ses trois prestigieux homologues, le Britannique n’avait pas toujours durant ses matches les faveurs de la majorité des spectateurs. Et notamment en France, où il a régulièrement affronté des joueurs français soutenus massivement par le public. Il lui est dès lors arrivé de subir des sifflets sur place, auxquels il a néanmoins fini par trouver une parade.
La méthode d’Andy Murray pour lutter contre les huées en France
En 2015, tandis qu’il s’apprêtait à défier Jérémy Chardy en huitièmes de finale de Roland-Garros, Murray se savait tôt ou tard promis à une bronca des fans français. Une fatalité dont il pensait cependant pouvoir tirer parti, comme il le glissait en conférence de presse :
Andy Murray : Quand ils me sifflent, je tente de me persuader qu’ils sifflent mon adversaire.
De la même manière, le natif de Glasgow comparait ce traitement à celui réservé par le public d’autres sports, ce qui lui permettait de relativiser :
Andy Murray : Dans le football, le public s’excite quand l’équipe à domicile attaque alors que dans le tennis, il n’y a pas de bruit pendant les rallies. Du coup, il n’y a pas de raisons d’être affecté par le public.
En tout cas, c’est ce que j’essaie de me dire. Pour gérer ça, j’en discute au préalable, je m’y prépare et une fois que je suis sur le court, je l’accepte.
Un discours plein de maturité et de détachement qu’il livrait alors âgé de 28 ans, mais qu’il n’aurait peut-être pas tenu quelques années plus tôt selon son propre aveu :
Andy Murray : Je pense que c’est quelque chose qui m’aurait affecté quand j’étais plus jeune. Mais maintenant, j’estime que je suis suffisamment expérimenté et en forme pour que ce ne soit pas le cas. Évidemment, je préfère quand le public est derrière moi, mais il faut faire avec.
Force est en tout cas de constater que sa stratégie s’est avérée payante, puisqu’il s’est imposé cette année-là contre Chardy en quatre sets (6-4, 3-6, 6-3, 6-2).
De temps à autre conspué par le public français, Andy Murray parvenait à l’aide de plusieurs biais cognitifs à ne pas en pâtir. Cela explique d’ailleurs son excellent bilan face aux joueurs français à Roland-Garros, où il n’était pourtant pas toujours bien reçu.