Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Au cours de sa longue et belle carrière, Djibril Cissé a eu la chance de partager les terrains avec certains des très grands noms de l’histoire du football moderne. L’un d’eux ? Steven Gerrard, que le Français a côtoyé à Liverpool. Et il retient notamment une anecdote totalement dingue, à la hauteur de la légende du Britannique.
Il arrive parfois des miracles comme seul le football sait en procurer. Et ça, personne ne le sait mieux que les fans de Liverpool. Le 25 mai 2005, ils ont d’abord vécu la tristesse, l’agonie, et même la honte de voir leur équipe être menée 3-0 à la mi-temps par l’AC Milan en finale de la Ligue des Champions. Dépassés dans tous les compartiments du jeu, les Reds semblaient au bord du précipice.
Pourtant, dans ce qui est désormais connu comme « le miracle d’Istanbul », en référence à la ville où cette finale s’est déroulée, les hommes de Rafael Benitez ont su déplacer des montagnes et changer le cours de l’histoire. Alors que s’est-il passé pour que les choses s’inversent à ce point ?
La causerie dingue de Steven Gerrard à 0-3 en finale
La réponse à cette question vient de Djibril Cissé, remplaçant au coup d’envoi, et qui a raconté bien des années plus tard que cette révolte portait un nom : celui de Steven Gerrard, capitaine iconique du club.
Je n’oublierai jamais le discours d’équipe de Steven Gerrard à la mi-temps de la finale de la Ligue des Champions 2005. Benitez entre dans le vestiaire, il fait son discours d’entraîneur, il dit qu’il ne faut pas abandonner et qu’il faut marquer vite.
Steven se met debout et demande à tout le staff technique de quitter le vestiaire, car il voulait être seul avec les joueurs. Tout le staff est parti, même les physios qui soignaient les joueurs. Stevie se lève et dit que Liverpool est tout ce qu’il a, c’est son club, tout ce qu’il a toujours connu, et qu’il ne voulait pas être la risée de l’histoire de la Ligue des Champions.
Il dit que si nous le respectons et l’aimons en tant que capitaine, alors nous devons nous ressaisir et revenir dans le match.
La suite appartient à l’histoire. Entre la 53ème et la 60ème minute, les Reds ont inscrit 3 buts, dont 2 sur lesquels Gerrard, leader par l’exemple, est directement impliqué. Cissé se souvient :
Il marque le premier but, il obtient le penalty. Il fait une seconde mi-temps extraordinaire, il termine le match en tant qu’arrière droit… Il fait un match fou – mais ce discours à la mi-temps restera gravé dans ma mémoire pour toujours.
L’affaire est finalement allée jusqu’aux tirs aux buts, où, comme dans un rêve, Liverpool a remporté sa plus belle Ligue des Champions. Et Cissé, entré en fin de partie, a inscrit son pénalty, et ainsi rempli sa part du contrat.
Capitaine à l’ancienne, Steven Gerrard était prêt à mourir sur le terrain pour réussir l’impossible et renverser un Milan AC qui avait ouvert les bouteilles de champagne un peu trop tôt. Cette causerie entrée dans la légende a cimenté le statut de héros de « Stevie G » auprès de ses coéquipiers, et à juste titre. Djibril Cissé, en tout cas, n’oubliera jamais ce moment suspendu dans le temps.