Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Solidement installé en équipe de France et au Real Madrid, Aurélien Tchouaméni continue de diversifier ses activités en ayant récemment lancé son podcast, « The Bridge ». Il y a notamment évoqué, au cours d’une discussion avec Fary et Omar Sy, la perception qu’on les Français de leurs sportifs. Et quelque chose le titille tout particulièrement…
C’est une réalité : l’opinion publique est changeante. Ce constat s’applique à tous les domaines ou presque, mais il est particulièrement vrai dans le monde du football. Un joueur peut en effet être érigé en héros un jour et en zéro le lendemain – Kylian Mbappé et Franck Ribéry, pour ne citer qu’eux, en savent quelque chose. Et Aurélien Tchouaméni semble plutôt d’accord avec eux.
Dans son podcast « The Bridge », le milieu de terrain du Real Madrid a évoqué la difficulté d’être une star du football dans le monde hyper-connecté actuel. De quoi faire perdre en spontanéité, ce qu’il a concédé bien volontiers :
Parce qu’en vérité, quand on regarde dans le football et dans plein de domaines, le plus difficile ce n’est pas ce qu’on fait. Le plus difficile, c’est tout ce qu’il y a autour, c’est se concentrer sur l’essentiel. Quand tu parles aux journalistes, tu fais de la langue de bois à certains moments, parce qu’il y a des trucs que tu ne peux pas dire. C’est un fait, c’est comme ça.
Aurélien Tchouaméni regrette la vision des choses en France
Et quand Fary estime qu’en tant que célébrité « tu ne peux pas avoir trop de personnalité, tu dois rentrer dans un moule, tu ne peux pas exister trop fort », Tchouaméni enfonce le clou :
C’est en France que c’est comme ça. J’ai l’impression qu’on nous aime et déteste en même temps.
Est-il plus difficile d’être un sportif célèbre en France qu’ailleurs ? C’est clairement ce qu’indique l’ex-Bordelais, qui sous-entend que les Français ne veulent pas voir leurs stars trop briller hors des terrains, ou prendre trop de libertés dans leurs comportements. Chacun se fera son avis sur la question, mais le natif de Rouen n’est pas le seul footballeur à avoir mis ce débat sur la table.
Certains ne manquent d’ailleurs pas de lier cette relation « je t’aime non plus » du public envers les stars du sport aux salaires, souvent jugés exorbitants. De ce point de vue-là, la mentalité française est effectivement plus sectaire qu’aux Etats-Unis, par exemple, où les sommes d’argent énormes gagnées par certains joueurs de NBA ou de NFL font moins débat. Une différence de culture parmi d’autres.
S’il ne s’est pas trop épanché sur le sujet, recourant justement à un brin de la langue de bois qu’il évoquait précédemment, Aurélien Tchouaméni regrette de voir les Français « aimer et détester » ses sportifs, comme si des non-dits et des malentendus s’étaient glissés entre eux. Un bien vaste sujet, qu’il faudrait plus qu’un article pour explorer.