À 69 ans, l’avis sans détour de Michel Platini sur l’Arabie Saoudite : « Ce pays ? Il veut…

Michel Platini donne son avis sur l'Arabie Saoudite
TF1 (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Tandis que l’Arabie Saoudite continue de mettre en place une politique d’image tournée vers le sport, à la fois au niveau du football et du tennis, de nombreuses critiques s’abattent sur ce pays pas réputé pour son respect des droits de l’Homme. Mais qu’en pense Michel Platini, ancien président de l’UEFA ? Il a livré son opinion, assumée comme d’habitude, sur le sujet.

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C’est un constat vieux comme le monde : le sport est un formidable instrument d’influence et d’image à travers la planète. C’est d’ailleurs en partie pour cette raison que le Qatar a racheté le Paris Saint-Germain, que les Emirats Arabes Unis se sont payés Manchester City, et que l’Arabie Saoudite, plus que jamais, passe la seconde en la matière.

Outre le rachat de Newcastle, le pays du Moyen-Orient souhaite en effet développer son championnat, et a attiré d’immenses noms comme Cristiano Ronaldo et Karim Benzema. En parallèle, les Masters WTA et l’exhibition « Six Kings Slam » ont été organisés en Arabie Saoudite, contre des sommes délirantes pour les joueurs, mettant également l’accent sur le monde du tennis.

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Michel Platini pas choqué par l’offensive de l’Arabie Saoudite

Alors faut-il déplorer ce tour de force à coups de milliards, comme Toni Kroos ou Wojciech Szczesny l’ont fait ? Pas selon Michel Platini. Très pragmatique, l’ancien président de l’UEFA, qui a toujours oeuvré pour élargir le football au monde entier, à toutes les nations, a expliqué à TF1 :

Il n’y a rien d’anormal. À partir du moment où le Qatar a eu la Coupe du Monde, l’Arabie Saoudite a voulu montrer qu’elle était aussi présente. Le foot est mondial, on doit l’accepter et s’adapter. C’est comme l’Allemagne de l’Est qui voulait imposer sa vision du monde à travers le sport dans les années 80. L’Arabie Saoudite veut faire parler d’elle. Ce pays, il a les moyens de le faire et le fait.



Quand on part tous en Italie en 1982, c’est parce que le championnat italien est le plus riche et que les Agnelli, Berlusconi et Mantovani investissent énormément d’argent. Il n’y a rien de nouveau. C’est le business du football et la politique du football. Après, il y a le football proprement dit, le seul auquel je m’intéresse. C’est l’essentiel.

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De son côté, Platini a confié avoir refusé d’énormes sommes d’argent en fin de carrière par respect pour ses potentiels employeurs, puisqu’il se considérait cramé. Une attention que tous les joueurs aujourd’hui n’ont pas :

On m’a proposé Marseille ou Barcelone contre beaucoup, beaucoup, beaucoup d’argent. Mais j’ai refusé parce que je n’avais plus d’essence. La benzina était finita, comme on dit en Italie.

Est-ce que j’aurais cédé aux sirènes de l’Arabie Saoudite aujourd’hui ? Moi, je serais allé aux États-Unis. À l’époque, le président du Cosmos de New York, avait pensé à me faire venir mais la principale ligue professionnelle de soccer en Amérique du Nord a disparu en 1984, en même temps que son équipe, pour laquelle Pelé avait joué pendant deux saisons vingt ans plus tôt. Si j’avais eu une opportunité aux États-Unis, j’y serais allé pour la qualité de vie.

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En cohérence avec ce qu’il a toujours prôné, à savoir une expansion du football sur la planète entière, sur l’ensemble les continents, Michel Platini ne voit absolument pas d’un mauvais oeil l’éclosion de l’Arabie Saoudite dans le paysage du ballon rond. Même les sommes démentielles d’argent utilisées ne le choquent pas, et il ne s’en cache pas, avec son franc-parler habituel.

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