Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Non drafté à sa sortie de l’université de Gonzaga, Joel Ayayi a malgré tout eu la chance d’évoluer sous les couleurs des Lakers, aux côtés de LeBron James notamment. Revenu depuis en France, il a ciblé la principale différence entre les deux circuits.
Certains pourraient penser que la mission la plus difficile consiste à y entrer. Or, il s’avère en réalité encore plus délicat d’y rester. La NBA se veut en effet impitoyable et ferme ses portes à bon nombre de ses joueurs de l’ombre chaque année. Joel Ayayi parait bien placé pour en parler, lui qui n’a pas réussi à s’y maintenir après avoir déjà dû cravacher pour y obtenir une place.
Membre de la cuvée de Draft 2021, l’arrière français sortait alors de trois années intéressantes sur les parquets NCAA avec la prestigieuse fac de Gonzaga. Et pourtant, il a dû se contenter d’un contrat two-way après ne pas avoir entendu son nom lors de la grande cérémonie. Cela lui a quoi qu’il en soit permis de côtoyer entre autres LeBron James aux Lakers, sans toutefois parvenir à s’imposer dans la franchise.
Joel Ayayi évoque la différence n°1 entre le basket US et français
Coupé par les Lakers après seulement deux mois passés dans leur effectif, Ayayi a par la suite tenté de rebondir à Washington et Orlando, sans réel succès. Ainsi, plutôt que s’attarder trop longtemps en G-League, il a décidé de revenir en France durant l’été 2023 et de signer à Nanterre. C’est alors qu’il a pu constater l’énorme différence de rythme entre les deux univers, sur laquelle il s’est épanché auprès de Lukas Nicot :
Joel Ayayi : En France, tu n’as pas de temps mort média. Du coup, pendant la prépa, j’avais l’impression qu’il n’y avait aucun arrêt de jeu dans les premiers quart-temps ! Tu peux enchaîner 10 minutes sans temps morts. Il va peut-être y avoir 4 ou 5 fautes, des sorties de balle mais c’est tout. Ce sont les seuls arrêts de jeu alors qu’en G-League, tu joues dur pendant 4 minutes et après, tu t’assois pendant 2mn30.
Habitué à la cadence hachée propre au basket américain après six ans passés outre-Atlantique, Ayayi a donc dû se familiariser de nouveau avec la fluidité du jeu à la française. Une adaptation davantage physique que mentale et qui requiert un certain travail au niveau du cardio. Fort heureusement, la préparation qu’il a effectuée avec Nanterre lui a permis de faciliter cette transition.
C’est donc avec plus d’aisance qu’il a pu changer d’environnement l’été dernier et rejoindre la JL Bourg. Ce, avec la ferme intention de montrer qu’il possède les qualités qui lui ont valu sa chance en NBA, sans pour autant rêver d’y effectuer un retour. En effet, selon son propre aveu, il se verrait plutôt découvrir l’EuroLeague à moyen terme et s’affirmer parmi les meilleurs joueurs du continent européen.
Fort de son expérience acquise aux États-Unis, Joel Ayayi a cependant éprouvé quelques difficultés lors de son retour sur les parquets français. Ce, en grande partie à cause des arrêts de jeu beaucoup moins fréquents qu’en NBA ou en G-League.