Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Entraineur réputé en France et en Italie, Rudi Garcia a également vécu l’aventure Arabie saoudite. Il est revenu sur la vision du football dans ce pays, et dans ses relations avec le prince multi-milliardaire qui gérait Al-Nassr.
Depuis quelques années désormais, l’Arabie saoudite fait son possible pour s’imposer comme une place forte dans le paysage sportif international. Une mission accomplie assez rapidement en boxe par exemple, puisque c’est désormais dans le royaume que se déroulent toutes les plus grandes affiches avec Francis Ngannou, Tyson Fury, Anthony Joshua ou encore Oleksandr Usyk.
Mais la quête ultime pour le gouvernement, c’est évidemment de prendre d’assaut le monde du football, qui reste le sport le plus populaire et lucratif. L’organisation de la Coupe du Monde 2034 sera une étape importante dans cette entreprise, même si les fans sont pour le moment méfiants… Enfin, avec leurs moyens, ils ne devraient pas manquer d’ambassadeurs prestigieux.
Rudi Garcia parle de sa vie en Arabie saoudite
Cristiano Ronaldo et Karim Benzema, deux Ballons d’Or qui évoluent dans le championnat domestique, pourraient pourquoi pas être sollicités. Et ils sont loin d’être les seuls à avoir tenté l’aventure saoudienne… En 2022 par exemple, l’entraineur français Rudi Garcia avait accepté de prendre les commandes de Al-Nassr. Il est revenu sur son expérience pour Le Carré :
C’est une aventure qui est aussi économique, c’est une vérité. Quand on te propose un tel salaire, je voudrais savoir qui refuserait. Tu touches de quoi être tranquille pour la suite, et donc tu t’offres la possibilité de ne faire que des choix sportifs. Mais ça a été une belle expérience de vie aussi. J’ai découvert un peuple, contrairement au Qatar les stades sont pleins ! Il y a une vraie ferveur.
À Al-Nassr tu as un stade avec 25.000 supporters habillés aux couleurs du club, et au début tu n’as pas Cristiano. On a été dans la course au titre une bonne partie de la saison, jusqu’à ce que le prince décide que ma tête ne lui revenait pas parce que je ne faisais pas jouer un remplaçant qu’il avait payé 4 millions. C’était un caprice du prince. Il paye donc il décide. Tu as beau être à la lutte dans toutes les compétitions, tu ne fais pas jouer le gars qu’il veut, il te change.
Rudi Garcia est très honnête sur les raisons de son départ en Arabie saoudite : le contrat était trop important pour être refusé. Mais une fois sur place, il y a découvert une culture footballistique à laquelle il ne s’attendait pas du tout. Même sans Cristiano Ronaldo, le stade d’Al-Nassr était toujours plein, preuve d’une réelle ferveur.
Les fans de foot ne se réjouissent pas de l’attribution de la Coupe du Monde à l’Arabie saoudite en 2034. Pourtant, selon Rudi Garcia, c’est un pays qui vibre réellement pour le ballon rond et qui saura apprécier l’évènement à sa juste valeur.