Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Vétéran respecté de la NBA, DeMar DeRozan en est aussi l’un des pionniers en matière de discours sur la dépression. Le joueur de Sacramento a d’ailleurs abordé ce sujet en ciblant un débat qui fait rage au sein de la communauté basket, ces derniers mois.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que les anciens joueurs NBA ne sont pas tendres avec cette dernière depuis quelques mois. De Shaquille O’Neal à Charles Barkley en passant par Magic Johnson, nombreux sont ceux à déplorer l’évolution de la grande ligue américaine. Trop de tirs à trois points, pas assez de défense, aucune intensité physique ni de rivalité entre les basketteurs… la liste est longue comme le bras.
Là où la plupart d’entre eux sont d’ailleurs d’accord, c’est que les joueurs actuels n’auraient pas été capables de survivre à leur époque, généralement les années 90 où le rythme de jeu était bien plus lent et surtout, où les intérieurs faisaient plus que jamais la loi dans la raquette. Certains avancent même qu’un monstre physique tel que LeBron James n’aurait pas pu y devenir la légende qu’il est aujourd’hui, c’est dire.
DeMar DeRozan honnête sur sa séparation de sa famille
Que de tels propos soient véridiques ou non, là n’est pas la question mais le débat continue de faire rage au sein de la communauté basket. Star des Kings, DeMar DeRozan avait abordé le sujet sur son podcast en expliquant qu’effectivement, il n’aurait pas pu jouer dans les années 90… mais la raison derrière ça n’a rien à voir avec l’aspect sportif :
Je ne pourrais pas imaginer jouer dans les années 90 sans Facetime ou quelque chose comme ça, au moins… Mes enfants le savent. Avant l’école, tu m’appelles, tu me fais un Facetime… Quand tu sors de l’école, tu m’appelles. J’ai besoin d’entendre parler de votre journée entière. Avant de dormir, je veux tout savoir. Et c’est une chose qui m’aide à tenir le coup.
Cet aveu est tout sauf anodin dans le cas de DMDR, car ce dernier se montre très ouvert sur ses problèmes de dépression depuis de nombreuses années. En compagnie de Kevin Love, il fait partie des pionniers de la NBA dans ce domaine et le vétéran explique donc que ses enfants constituent sa solution miracle pour ne pas perdre pied. Son premier trade en 2018 avait d’ailleurs changé beaucoup de choses pour lui :
Quand j’ai quitté Toronto, c’était la première fois que je n’avais pas mes enfants avec moi. C’était ma manière de décompresser, de rentrer à la maison, de prendre ma fille dans mes bras et de regarder mes enfants jouer, de les regarder rire. Et vous savez, si j’ai fait un mauvais match, je rentre à la maison et je peux les voir.
DeMar DeRozan l’admet sans mal, il aurait sûrement été incapable de jouer dans les années 90. Pas parce que le niveau de jeu y aurait été trop relevé pour lui, mais parce que les moyens technologiques de l’époque ne lui auraient pas permis de rester au contact de sa famille et surtout de ses enfants. Une explication très intéressante.