D’origine italienne, Michel Platini sans filtre sur l’Italie : « Si nous en France il y avait ça, on…

Michel Platini évoque la France et l'Italie
CGTN (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

S’il a fièrement arboré le maillot de l’équipe de France, Michel Platini garde évidemment une tendresse particulière pour l’Italie, dont sa famille est originaire, et où il a joué durant 5 saisons. Alors face à l’un des fléaux les plus répandus chez les transalpins, « Platoche » en a appelé à la fermeté. Et pour lui, c’est sûr : c’est impensable en France.

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Les années passent, mais le fléau du racisme dans les stades demeure en Italie. Alors que début 2024, un sondage nous apprenait que 16% des Italiens jugeaient que des cris de singes ou jets de bananes pouvaient être justifiés, de nombreux comportements inacceptables continuent de survenir régulièrement. Un sujet qui ne date malheureusement pas d’hier, loin de là.

Michel Platini affligé par les débordements en Italie

Dans un entretien accordé à la presse italienne en 2005, déjà, Michel Platini s’alarmait d’une recrudescence de phénomènes qui n’ont pas franchement disparu depuis :

Les faits, du moins pour l’instant, sont ce qu’ils sont : violence, racisme, saluts fascistes. Dans les stades italiens, on peut tout voir désormais. Honnêtement, je ne pense pas que le football italien ait donné une bonne image de lui-même ces derniers temps. Des scooters qui volent depuis les tribunes, des stades à huis clos et puis tout le reste…

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Je suis vraiment désolé parce que je me sens un peu italien, et j’ai beaucoup joué en Italie : je me souviens de vous comme d’un peuple joyeux, amical et ouvert. Ce n’est plus l’Italie que je connais et que j’ai connue. Non, vraiment, ce n’est pas possible que toutes ces choses arrivent dans votre football. Il faut régler ça, tenir à l’écart les hooligans et les racistes de vos stades.



Interrogé ensuite sur le salut fasciste perpétré par Paolo Di Canio lors d’un derby face l’AS Roma, Platini s’est montré catégorique : un tel geste ne peut pas se produire en France :

En Allemagne, je ne sais pas. En France certainement pas. Bien sûr, si quelque chose comme ça se produisait dans notre pays, on en parlerait beaucoup. Loin de là.

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Malheureusement, 20 ans plus tard, ces propos n’ont pas forcément bien vieilli. Si les stades français sont certes moins en proie aux actes racistes, une certaine recrudescence a été observée récemment. C’est ainsi que plusieurs supporters lyonnais ont été épinglés pour un salut nazi, tandis que la violence, elle, continue d’être présente ici et là autour des stades.

Toutes ces évolutions dépitent évidemment Platini, lui le footballeur romantique, amoureux du jeu, et allergique à tous les problèmes périphériques à l’art du football. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si, enfin blanchi de ses affaires judiciaires, le triple Ballon d’Or a décidé de se retirer du monde du ballon rond pour le moment, afin de couler une retraite heureuse du côté de Cassis.

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Deux décennies après cette prise de parole remarquée de Michel Platini, la situation est loin d’être réglée en Italie, et, dans une proportion moindre, elle n’est pas non plus en France. De quoi dégoûter l’ancien meneur de jeu de la Juventus, qui a toujours prôné un football ludique, rassembleur, et au-delà des clivages. À l’évidence, beaucoup de travail reste à fournir…

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