Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Durant son illustre carrière, David Douillet a voyagé partout dans le monde, et, évidemment, au Japon. Il y a d’ailleurs fait une remarque facétieuse sur l’anatomie des Japonais, notoirement peu pourvus. Alors quand Teddy Riner a mis le sujet sur la table, le double champion olympique s’est empressé de lui emboiter le pas…
Parler du judo sans évoquer le Japon ? Impossible. Véritable référence en la matière, le pays du Soleil-Levant suscite le respect du monde entier en la matière, à commencer par celui de Teddy Riner. Il y a quelques années, le natif de Pointe-à-Pitre témoignait d’ailleurs de toute sa révérence pour ce pays si important à ses yeux :
Ils cultivent l’art du geste parfait. J’ai toujours voulu ressembler aux Japonais, tout en ajoutant ma patte. Je pense que j’ai pas mal réussi. Ce sont des admirateurs de judo, des amoureux du sport en général. Dans le monde du judo, le Japon c’est le berceau. C’est ici que tout se passe, c’est ici que l’on va trouver les meilleurs judokas, c’est ici que tout a commencé. Ce sport est né ici. Et venir ici en tant que judoka, c’est incroyable, je me préparer, je me recentre.
Teddy Riner et David Douillet moqueurs envers les Japonais
Pour autant, et c’est bien connu : qui aime bien châtie bien ! Alors durant une interview commune avec David Douillet en 2008, tandis qu’il n’était encore qu’une jeune pépite, Riner avait eu cette réponse pleine de spontanéité lorsqu’il lui avait été demandé si le parcours de son aîné au Japon l’avait aidé à y gagner du respect :
Un peu. Mais en même temps la première fois que je suis allé en stage au Japon, j’étais très respectueux, je saluais tout le monde et je bastonnais sur le tatami. Le respect des Japonais, je l’ai d’abord gagné sous la douche ! J’aime bien les charrier après les entraînements.
Une sortie qui n’a pas manqué d’amuser Douillet, qui s’est empressé de rebondir :
Ce n’est pas difficile pour un Européen de gagner le respect des Japonais sous la douche (ils rigolent). C’est plus compliqué sur le tapis. Plus sérieusement, les Japonais ont dû se dire : Merde, on s’est tapé Douillet jusqu’en 2000, en voilà un nouveau, on va en reprendre pour quinze ans.
Au-delà de cette boutade, se replonger dans cette interview est surtout l’occasion de voir le chemin parcouru par Riner depuis. Évidemment très respectueux de son aîné, il concédait toutefois déjà que « répondre tout le temps à des questions sur David, ça commence à devenir pesant ». Des propos tout à fait compris par le principal intéressé, qui avait conclu avec une certaine prophétie :
Cette interview tous les deux, on ne va le faire qu’une seule fois. On savait qu’il faudrait le faire un jour ou l’autre, voilà. Teddy a son histoire et j’espère qu’elle sera super belle jusqu’au bout. La mienne a été super belle. Je serai le premier à le féliciter, l’applaudir, lui donner encore des conseils, qu’il écoutera… ou pas !
L’époque a désormais beaucoup changé, et le statut de Teddy Riner aussi, ce qui le pousse à davantage cadrer sa communication – et pareil pour David Douillet. Il n’en demeure pas moins que certaines de leurs interviews du passé sont de véritables mines d’or de spontanéité et d’humour. Même si, on l’imagine, les Japonais n’ont pas forcément dû apprécier cette remarque !