Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Attaquant rapide, puissant, complet, travailleur, et qui a surtout tout gagné, Thierry Henry a bien mérité sa place au panthéon des joueurs offensifs dans l’histoire du football. Mais contrairement aux compliments qui lui sont habituellement formulés, le Français a essuyé il y a quelques temps une saillie appuyée d’un ancien partenaire, et non des moindres : Samuel Eto’o.
Alors que de plus en plus d’observateurs se plaignent de voir le football devenir trop aseptisé à leur goût, Samuel Eto’o est la preuve vivante que certaines personnalités continuent de ne pas se conformer au moule. Toujours habité d’un grand franc-parler, qu’il avait notamment démontré lors d’une interview culte où il se targuait d’avoir « rappelé à Guardiola qu’il n’a jamais été un grand joueur », le Camerounais ne craint rien ni personne.
Pour ne rien gâcher, Eto’o a une très haute estime de lui-même, ce qu’il n’a jamais caché. Tant et si bien que l’ancien joueur de l’Inter Milan et de Chelsea est l’une des rares personnes sur terre à n’être aucunement impressionnées par Thierry Henry, avec qui il a pourtant joué du côté du FC Barcelone à la fin des années 2000.
Samuel Eto’o pas impressioné du tout par Thierry Henry
Dans un documentaire paru en 2022, Eto’o avait ainsi livré son avis en mode « brut de décoffrage » sur le natif des Ulis :
Je pense qu’il n’était pas au niveau d’Anelka. Titi était bon, hein, mais je préférais d’autres joueurs. Et en tout cas, il n’était pas à mon niveau.
Glacial, et particulièrement irrévérencieux envers Henry ? Certes. Mais si l’on reprend les propos de « Titi » après l’été 2008, on se rend compte que le Français lui-même semble penser que son acolyte camerounais est un meilleur pur 9 :
Il faut savoir reconnaître que nous possédons le meilleur avant-centre avec Samuel. Heureusement qu’il n’est pas parti l’été dernier… C’est un meilleur joueur axial que moi. De mon côté, je ferai tout ce qu’il faut pour avoir ma place dans l’équipe.
L’histoire ne dit pas si Henry pense en revanche être un meilleur joueur côté gauche (même s’il semble fortement le penser). Ce qui est sûr, c’est que Eto’o a toujours préféré Anelka, sur et en dehors du terrain. La preuve via une anecdote racontée par ce dernier à son arrivée au Real Madrid :
C’est très difficile dans le vestiaire. Au début, je n’ai même pas de place attitrée… J’attends que tous les joueurs arrivent. Ils me disent tous : « Ça c’est ma place ». Je dois attendre qu’on m’en donne une. Là je me dis : « Qu’est-ce que je fais là ? » Le premier jour, Samuel Eto’o vient me voir et me dit de faire attention aux anciens parce qu’ils ont été voir le président pour lui demander pourquoi ils m’ont pris alors qu’il y a Fernando Morientes.
Quand on me dit ça, je sais que ça va être très compliqué. La suite a prouvé que c’était un enfer. À ce moment-là c’est compliqué avec beaucoup d’Espagnols. J’arrive dans une famille, dans un grand club avec beaucoup de pression. Il fallait que je prouve sur le terrain.
Si les Français sont plutôt habitués à entendre des louanges en tous genres sur Thierry Henry, qui est d’ailleurs généralement considéré comme le troisième meilleur joueur tricolore de l’histoire, Samuel Eto’o, lui, a pris le contrepied. Toujours aussi franc, il a estimé que son ancien partenaire n’était tout simplement pas digne de s’asseoir à sa table. C’est dit !