Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Légende absolue de l’équipe de France, Lilian Thuram est passé par certains clubs mythiques au cours de sa carrière, et notamment la Juventus et le FC Barcelone. Mais comment a-t-il géré ses transferts ? Il a été honnête sur la question.
De nos jours, il est important pour les athlètes d’être plus que de simples sportifs. Les stars aiment désormais prendre la parole sur des sujets de société, aiment défendre des causes importantes à leurs yeux, ce qui n’a pas toujours été le cas. Cette évolution est généralement attribuée à LeBron James, légende NBA, qui n’a jamais eu peur d’afficher ses opinions dans les médias ou sur les réseaux sociaux.
Mais les plus anciens savent que bien avant le King, d’autres n’hésitaient pas à se servir d’un statut pour faire avancer les débats. Par exemple, Lilian Thuram, deuxième joueur le plus capé dans l’histoire de l’équipe de France, a toujours été un grand défenseur de la cause anti-raciste. Aujourd’hui encore, il prend la parole dès qu’il l’estime nécessaire.
Lilian Thuram honnête sur ses transferts
Et au cours de sa carrière, le héros de la Coupe du Monde 98 a évolué dans des contextes pas forcément simples à ce niveau, puisque l’Italie et l’Espagne sont régulièrement touchés par des incidents en tribunes. Alors comment a-t-il géré son adaptation à Parme, Turin ou encore Barcelone ? Il s’est expliqué sur la chaine YouTube « Colinterview » :
En fait quand tu passes de Monaco à Parme ou de Turin à Barcelone, il n’y a pas d’adversité. C’est la réalité. Je pense que trop souvent, les parents ne racontent pas leur vie à leurs enfants. Moi j’ai eu la chance d’avoir une maman qui me racontait ses problématiques. Quand j’avais 8 ans, ma mère est partie travailler un an à Paris. Je suis resté seul avec mes frères en Guadeloupe. Elle voulait le meilleur pour nous donc elle a fait le voyage. Ça c’est de l’adversité.
C’est ça le courage. Après elle nous a fait venir en région parisienne, donc à 9 ans j’ai découvert un autre univers. Là encore c’est de l’adversité pour moi, même si je retrouve ma maman. La majorité des gens qui partent comme ça finissent par se rendre compte que le reste c’est de la rigolade. Si tu dis aux gens que c’est dur de partir de Monaco à Parme…
Contrairement à certains footballeurs qui n’arrivent pas à s’adapter dans d’autres pays, Lilian Thuram refuse de parler d’adversité lors de ses transferts. Il sait ce que sa mère a traversé pour lui permettre d’atteindre ses rêves, et c’était bien plus difficile et éprouvant que de passer de Monaco à Parme, ou de la Juventus au Barca… Des mots qui mettent la vie en perspective.
Être transféré dans un grand club n’a rien de difficile pour Lilian Thuram. Il peut y avoir une certaine pression, mais ce n’est rien comparé aux sacrifices de sa maman, qui est partie en France métropolitaine sans ses enfants pour leur offrir une vie meilleure.