Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Tristement passé à la postérité, le célèbre coup de boule de Zinédine Zidane sur Marco Materazzi en finale de la Coupe du Monde a suscité d’innombrables réactions dans le monde du football – et bien au-delà. La réaction de Nicolas Anelka a en tout cas détonné par sa franchise vis-à-vis de ce geste qui a plongé l’équipe de France dans le désarroi.
« C’est comme ça. Ça fait partie de ma carrière, je n’en suis pas fier, mais il faut l’accepter ». Zinédine Zidane le sait : il a raté sa sortie. Alors qu’il venait de signer une Coupe du Monde de haut vol, qui aurait pu le consacrer parmi les tous plus grands de l’histoire du football mondial, Zizou a perdu pied suite à une énième provocation de Marco Materazzi, entraînant ce fameux coup de tête.
Déstabilisés par cet épisode et par la perte de leur leader et capitaine, les Bleus n’ont pas su inverser la tendance lors de la séance de tirs aux buts, aboutissant à une cruelle défaite. Dans les jours qui ont suivi, chacun a donné son avis sur le pétage de plomb du numéro 10, soit en lui trouvant des circonstances atténuantes, soit en l’enfonçant. Nicolas Anelka, lui, s’est distingué.
Nicolas Anelka félicite Zinédine Zidane
Non-retenu en 2006, contrairement à l’édition 2010 où il brillera par ses insultes envers Raymond Domenech, l’ancien madrilène n’a pas caché avoir apprécié l’agression de Zidane sur l’Italien. Il avait ainsi déclaré :
Quand j’ai vu son coup de boule, je ne devrais pas dire ça, mais j’ai eu deux fois plus de respect pour lui. Les banlieusards ont dû apprécier.
Dans un registre plus mesuré, Aimé Jacquet, qui connaissait bien les tendances sanguines de Zizou pour l’avoir vu s’essuyer les crampons sur un Saoudien lors du Mondial 1998, n’a pas été franchement surpris. D’après lui, Materazzi s’est simplement contenté d’appuyer sur les bons boutons face à « ZZ » :
Zinédine est un réactionnel. Materazzi le savait…
Notons que les réactions à cette fin de carrière manquée de Zidane sont allés bien plus loin que le simple monde du ballon rond. Quelques jours à peine après, le chanteur Enrico Macias a par exemple publiquement pris la parole pour dédouaner Zizou, et clamer haut et fort qu’il « aurait exactement fait la même chose ».
Plus surprenant encore ? Fidel Castro. Le dictateur cubain, amateur de ballon rond à ses heures perdues, y était allé de son commentaire sans détour. Et lui aussi a trouvé des circonstances atténuantes à l’ancien joueur de Bordeaux et de la Juventus :
Je n’approuve pas qu’on ait sanctionné l’Algérien (sic). Je l’ai vu et il a dû fortement être insulté pour réagir ainsi.
Zinédine Zidane n’a jamais maintenu l’ambiguïté autour de son geste : conscient du très mauvais exemple qu’il a donné aux jeunes aux quatre coins du monde, le maestro s’est excusé à plusieurs reprises lors d’interviews. Un choix que n’aurait probablement pas fait Nicolas Anelka, lui qui a au contraire apprécié cette démonstration de violence de son ancien coéquipier.