Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Après une belle carrière en Europe, notamment marquée par un passage de 6 ans au Paris Saint-Germain, Julian Draxler a choisi de s’envoler pour le Qatar à l’été 2023, à seulement 30 ans. Et à peine arrivé sur ses nouvelles terres, l’Allemand a pris la parole pour évoquer non seulement l’état qatari, mais aussi le monde arabe dans sa globalité.
Il y a quelques années encore, les destinations exotiques telles que la Chine ou le Qatar étaient surtout privilégiées par des joueurs autour de 35 ans, en fin de carrière, et désireux d’engranger un dernier gros chèque avant de raccrocher les crampons. La donne a désormais changé, et de plus en plus de joueurs relativement jeunes quittent l’Europe, à l’image d’Oscar, ou encore de Julian Draxler.
À l’été 2023, et alors qu’il n’avait pas encore soufflé sa 30ème bougie, l’Allemand a en effet décidé de signer du côté d’Al-Ahli, où il a inscrit 10 buts en 17 matchs disputés. Ce choix n’a pas manqué de faire réagir, et notamment dans son pays natal, où les observateurs n’ont pas compris pourquoi Draxler, en délicatesse au PSG, n’est pas rentré au bercail en Bundesliga. De quoi le faire sortir du silence.
Julian Draxler sans langue de bois sur son départ au Qatar
Dans un communiqué publié en marge de sa signature, le milieu offensif n’a d’abord pas caché ses motivations financières, ce qui est à mettre à son crédit :
En Allemagne, beaucoup se demandent : “Pourquoi le Qatar maintenant ? Pourquoi pas la Bundesliga, pourquoi pas une autre ligue européenne ?” Bien sûr, l’aspect financier joue un rôle important pour moi.
Je pourrais dire : “Après douze ans en Europe, je ne suis désormais intéressé que par la découverte d’une nouvelle culture, l’acquisition d’une nouvelle expérience internationale, la participation à un projet passionnant dans le monde arabe”, et laisser la question de l’argent hors de l’équation. Mais même si ces aspects sont honnêtement vrais, ce serait toujours un mensonge, car la partie financière a également joué un rôle.
Mais au-delà du compte en banque, Draxler assure qu’un véritable projet se noue autour du football au Moyen-Orient, et que l’Europe traite le sujet avec condescendance :
Même si vous n’aimez pas l’entendre, le football dans le monde arabe se développe très rapidement, les structures se construisent grâce à d’importants investissements financiers qui pourraient bien concurrencer le football européen à l’avenir. Je peux certainement comprendre les critiques de ma décision, mais c’est ma vie. Je maintiens ma décision et je suis heureux que nous ayons enfin trouvé cette solution.
Effectivement, les investissements se multiplient au Qatar, en Arabie Saoudite ou aux Emirats Arabes Unis. De là à concurrencer l’Europe ? Il y a encore un immense chemin à parcourir, en commençant par remplir des stades souvent désespérément vides…
S’il a évidemment en partie été guidé par l’argent, ce qu’il ne nie pas, Julian Draxler regrette que l’Europe ne traite pas le projet footballistique du monde arabe avec le sérieux nécessaire. Un complexe de supériorité qui pourrait revenir en pleine figure du vieux continent d’après l’Allemand, lui qui assume plus que jamais sa décision.