Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Avant de chacun devenir des entraîneurs à succès, Zinédine Zidane et Didier Deschamps ont roulé leur bosse ensemble à la fois à la Juventus de Turin et en équipe de France. Et s’il y a aujourd’hui davantage de distance entre eux, ces deux chambreurs ne ratent généralement pas une occasion de se piquer l’un l’autre. Comme l’avait fait « ZZ », avec un peu plus de piquant qu’à son habitude, en 2018…
Aujourd’hui, la relation entre Zinédine Zidane et Didier Deschamps est forcément un peu victime des circonstances. Sans club depuis plusieurs années, « Zizou » a publiquement fait savoir qu’il était intéressé par le poste d’entraîneur de l’équipe de France. Son homologue le sait très bien, mais n’envisage aucunement de céder sa place. De fait, l’incertitude et un certain malaise priment désormais.
Le tacle amusé de Zinédine Zidane à Didier Deschamps
Bien avant tout cela, Deschamps et Zidane ont partagé de nombreux moments forts ensemble. Coéquipiers à la Juventus de Turin, ils ont aussi été des maillons forts de l’équipe de France, raflant tout sur leur passage. Alors forcément, ça mérite bien un peu de chambrage… au goût certes quelque peu piquant !
Invité dans une vidéo en partenariat avec Orange à constituer son 11 de départ idéal de l’équipe de 1998, Zidane devait en effet placer des pions répondant à trois catégories : « soldats », « artistes », et « imprévisibles ». Et lorsqu’est venu le moment de positionner l’indéboulonnable Didier Deschamps, l’ex-madrilène n’a pas résisté à un tacle bien senti et moqueur :
Deschamps, lui, bon, c’était un soldat (rires). C’était un vrai soldat, là, non non y a pas de doute ! Lui c’était pas un créatif… (se tourne vers la caméra, hilare) Pardon Dédé !
Effectivement, sur le terrain, les deux hommes pouvaient définitivement être plus opposés. Là où Zidane était un artiste du ballon rond, technique et élégant, Deschamps faisait le travail de l’ombre, dur sur l’homme, compensant par sa science du jeu et du placement un physique finalement banal. Mais ne vous-y trompez surtout pas : « DD » était un grand joueur, et Alessandro Del Piero, qui a côtoyé les deux hommes à la Juventus, l’avait d’ailleurs rappelé :
Quand il est arrivé, il ne parlait pas italien, et ne l’a pas parlé pendant un moment. Étant un garçon calme et peu expansif, nous n’avons pas eu l’occasion de trop se lier dans le vestiaire. C’était un petit garçon, et il n’était même pas très bon avec ses pieds. Donc je me suis dit : « Pourquoi l’avons-nous pris ? »
En fait, c’était un joueur fantastique. Il s’est battu pour chaque tête même s’il était plus petit que moi. Il était très conscient de ses qualités, et les a mises à la disposition de l’équipe de la meilleure façon possible. Il savait qu’il devait s’intégrer avec Zidane et moi, des joueurs avec des qualités techniques différentes.
Il a toujours répondu aux attentes placées en lui, il était très fort en phase défensive, et n’a jamais raté un tacle. Des joueurs comme lui sont toujours prêts à vous donner un coup de main, il faisait partie de ces coéquipiers inestimables.
Taquin avec Didier Deschamps, Zinédine Zidane lui voue évidemment néanmoins un grand respect en tant que capitaine, coéquipier, et joueur qui a su maximiser ses capacités. Tout cela ne l’empêche pas de lorgner sur le siège d’entraîneur de l’équipe de France, auquel « La Dèche » semble plus agrippé que jamais après 12 ans de règne…