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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Les handballeurs français ont subi une énorme surprise cet été, se faisant éliminer dès les quarts de finale des Jeux Olympiques de Paris. Retraité depuis, Nikola Karabatic est d’ailleurs revenu avec honnêteté sur son ressenti quelques semaines après.
Après des années à arpenter les terrains de handball, c’en est désormais terminé pour Nikola Karabatic. Partie à la retraite il y a quelques semaines, la légende française a depuis du temps pour s’adonner à un peu d’introspection, comme il l’a récemment confié à Eurosport lors de sa venue aux Étoiles des Sports, dont il est le parrain en 2024 :
Bien sûr, j’ai savouré mes titres avec mes coéquipiers, j’ai toujours été fier de ce que je faisais, mais je ne m’autorisais pas à regarder en arrière pour ne pas me dire que j’en ai déjà assez fait. Je voulais continuer à me challenger et à avancer. Aujourd’hui, je peux me retourner et me rendre compte que c’est assez incroyable. Mais en même temps, j’ai toujours une petite voix qui me dit que j’aurais pu faire mieux. Au final, ce n’est pas si grand que ça.
Un parcours « pas si grand » mais qui l’a quand même vu accumuler un palmarès à couper le souffle, unique dans l’histoire du handball tricolore. En 23 saisons professionnelles, il a été champion à 22 reprises dans trois pays différents, a remporté trois fois la Ligue des Champions et fut désigné meilleur joueur au monde en 2007, 2014 et 2016. Sans évoquer sa carrière tout aussi belle sous le maillot de l’Équipe de France.
Nikola Karabatic en paix après l’échec des Bleus à Paris 2024
Quadruple champion du monde ainsi que triple médaillé d’or aux Jeux Olympiques, Karabatic voulait accrocher une nouvelle médaille à son tableau de chasse à Paris cet été, mais les Bleus se sont faits surprendre par l’Allemagne en quarts de finale. Une énorme déception, mais l’intéressé affirme qu’il a pu s’en remettre depuis en se concentrant sur l’essentiel : les moments inoubliables de ses derniers mois en pro.
Ce qui est bien quand tu enchaînes, c’est que tu peux te servir de cette déception et de cette douleur pour en tirer une force, cette espèce de sentiment de revanche, une énergie nouvelle pour surpasser ta défaite. Moi, comme j’ai arrêté, cette aigreur, cette déception ne me servait plus à rien dans l’après parce qu’au contraire, ça pouvait juste me créer des nœuds au cerveau et me faire déprimer.
J’ai pris un temps pour décompresser. J’étais triste pendant quelques jours. Mais après, j’ai regardé et je me suis dit : « Je garde le positif ». J’ai vécu une dernière année de carrière incroyable avec une saison où j’ai tout vécu. On a été champion avec le Paris Saint-Germain. J’ai fait mon dernier match à Bercy. On a été champion d’Europe avec l’Équipe de France. J’ai pu faire mes sixièmes Jeux à 40 ans, terminer sur une défaite avec un scénario incroyable. Terminer devant ma famille, les Français et 28.000 personnes à Lille.
Nikola Karabatic aurait évidemment préféré achever sa carrière autrement, mais il ne veut pas s’apitoyer sur son sort après l’échec des Jeux Olympiques 2024. Il sait que son parcours fut incroyable et il peut aujourd’hui le savourer comme il se doit.
