Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Depuis quelques années, l’ambiance mise par le public français lors des grands tournois de tennis est au coeur des débats. Pour certains athlètes ce serait beaucoup trop, pour d’autres ce serait un spectacle important pour la valorisation du sport. Qu’en pense Jo-Wilfried Tsonga .
Si la France n’a pas des résultats exceptionnels dans toutes les disciplines, il y a bien une chose que le reste du monde peut nous envier : l’ambiance. Pour preuve l’été dernier, pendant les Jeux Olympiques, de nombreux observateurs internationaux ont exprimé leur admiration devant la ferveur du public pour les athlètes tricolores. Par exemple, jamais une piscine n’avait autant vibré que pour Léon Marchand.
Le problème, c’est que tous les sports n’acceptent pas ces démonstrations brûlantes de passion. En tennis notamment, les athlètes ont besoin d’une grande concentration avant et pendant les points, et elle peut être perturbée assez facilement. C’est la raison pour laquelle certains comme David Goffin se plaignent régulièrement. Le Belge était clair lors du dernier Roland-Garros :
Jo-Wilfried Tsonga honnête sur le public français
Clairement, ça va trop loin, c’est de l’irrespect total. C’est vraiment trop. Ça devient du foot, bientôt il y aura des fumigènes, des hooligans et ça se battra dans les tribunes. Ça commence à devenir ridicule. Certains sont plus là pour foutre le bordel que pour mettre l’ambiance. Beaucoup de gens se plaignent. C’est l’écho qu’il y a dans le vestiaire et dans les instances ATP. Je pense que ça ne se passe qu’en France.
Le tennis, qui se veut être un sport classe et élégant, est parfois un peu bousculé lors de ses passages en France, et notamment à Roland-Garros… Mais qu’en pensent les tricolores, eux qui sont traités comme des véritables héros porte d’Auteuil ? Jo-Wilfried Tsonga a été très honnête à ce sujet lors de son passage sur la chaine YouTube de son ami Gaël Monfils.
Pour moi Roland-Garros c’est sous-coté. Déjà pour les Français c’est une folie, je crois qu’il n’y a pas un pays qui a cette ambiance là pour les locaux. Tu joues sur le court 14 qui est de taille intermédiaire, il y a du public, tu es proche d’eux… Cette année il y a eu un ou deux débordements, et ça on le regrette. Notre sport est magnifique parce qu’il n’y a pas de grillage ou de filet, il faut garder ça. Mais c’est un chaudron. Tu entends le coeur des spectateurs qui bat.
Mon meilleur souvenir c’est le quart de finale contre Novak Djokovic que je perds alors que j’ai eu 3 balles de match. Il faisait froid, mais les gens étaient avec moi. On était tous contre un, même si ça n’a pas suffi. C’était une folie, comme un stade de foot. J’ai revu des images où le public explose derrière moi et je me dis que c’est ça le sport. J’ai perdu mais j’en garde un excellent souvenir.
Jo-Wilfried Tsonga aime l’ambiance de Roland-Garros, et particulièrement parce qu’il est Français. Il a toujours été soutenu et poussé par le public pour ses plus grands combats, ce qui reste forcément gravé dans sa mémoire.