Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Figure très respectée sur les terrains puis en tant qu’entraîneur, Laurent Blanc n’a pas usurpé son surnom de « Président ». En fait, l’ancien défenseur des Bleus n’a jamais laissé quiconque le bousculer ou lui manquer de respect, et c’est un autre champion du monde 1998 qui en a fait l’amère expérience… en se faisant gifler.
Il a tout gagné ou presque, a évolué à plusieurs postes, et a toujours dominé par son charisme et sa force tranquille les vestiaires dans lequel il se trouvait : sans aucun doute, Laurent Blanc est une légende absolue du football français. Né en 1965, l’ancien défenseur de Manchester United a fait ses gammes dans une époque parfois rude, où il fallait se faire respecter. Et il l’a fait.
Capables de flirter avec la perte de sang-froid ici et là, comme l’illustre son carton rouge pour mauvais geste en demi-finale de la Coupe du Monde 1998, Blanc s’attachait aussi à donner quelques leçons aux jeunes joueurs impétueux qui venaient le titiller. Et parmi eux, c’est un certain Christophe Dugarry qui a tenté sa chance, et qui a récolté une salade de phalanges…
Christophe Dugarry giflé par Laurent Blanc étant jeune
En 2018, après un match qui avait manqué d’engagement selon lui entre le PSG et l’AS Monaco, le consultant RMC s’était remémoré la grande soif de prouver qui l’habitait à son époque… quitte à franchir la ligne rouge avec Blanc. « Duga » s’était ainsi souvenu :
Joue, lâche-toi, mets des coups, de l’intensité ! Quand j’étais un petit con de 17 ou 18 ans, je n’avais pas peur d’y aller.
J’ai débuté, je me suis frotté à Laurent Blanc sur un corner… J’ai voulu lui mettre un coup, il m’a mis une tarte dans la gueule ! J’ai joué Casoni ou Di Meco… Des coups de coudes, n’importe quoi, mais tu avais envie de te frotter à ces mecs-là, qui étaient des exemples… Les Mozer, Boli, tout ça ! Oh les gars, arrêtez d’être dans votre confort. À 17 ou 18 ans, ils ont déjà des salaires astronomiques et se prennent pour des stars !
Certains reprocheront à Dugarry de verser dans le « c’était mieux avant », et ils n’auront pas forcément tort. Il est toutefois bien vrai que l’impact physique était différent il y a 30 ou 40 ans, avec des tacles moins maîtrisés, et des coups plus fréquents et moins sanctionnés. La VAR était bien loin d’exister, et la plupart des matchs n’étaient pas diffusés, ce qui permettait aux vilains gestes de passer inaperçus.
Faut-il être nostalgique de ce temps-là, où Eric Cantona signait le tacle le plus violent de l’histoire sur Michel Der Zakarian ? Pas forcément. Dugarry, lui, estime que les joueurs actuels se comportent comme des enfants sur le terrain, à défaut de le faire ailleurs. Il avait ainsi conclu dans son style caractéristique sur la génération actuelle :
Pour aller voir des gonzesses c’est pas des gamins, mais par contre sur le terrain…
En dépit de son 1m88 sous la toise, Christophe Dugarry n’en a pas mené large quand Laurent Blanc l’a accueilli à la dure dans le monde professionnel, avec une bonne claque pour le recadrer. Des manières de faire qui se sont quelque peu perdues aujourd’hui, et que « Duga », pourtant victime de la baffe de son camarade, semble regretter.