Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Attaquant titulaire de l’équipe de France lors de la Coupe du monde 1998, Stéphane Guivarc’h n’a malheureusement pas marqué les esprits durant la compétition. Il a en revanche vécu l’avénement de Zinédine Zidane, sur lequel il est revenu de façon crue.
Sorte de pionniers du football français, ils surfent encore sur cette vague à l’heure actuelle. Les joueurs tricolores sacrés champions du monde en 1998 ont écrit l’histoire de leur sport et disposent depuis d’un inébranlable crédit dans le paysage médiatique. Or, certains se sont éloignés des projecteurs plus vite que d’autres, à l’instar d’un Stéphane Guivarc’h qui se montre aujourd’hui très discret dans la sphère publique.
Cela dit, cette aventure lui a notamment permis de faire équipe avec Zinédine Zidane, qu’il couvrait d’éloges en juillet 2023 dans les colonnes du Télégramme :
Stéphane Guivarc’h : Le joueur le plus fort avec lequel j’ai joué ? Zidane, je ne peux pas dire autre chose. Techniquement très doué, super vision de jeu, mec gentil… Que des qualités. Il savait éliminer, faire des passes précises, marquer : il savait tout faire. Et même en travaillant 24 heures sur 24, je n’aurais jamais eu sa technique.
Le constat brutal de Stéphane Guivarc’h sur Zinédine Zidane
Fier d’avoir pu porter les mêmes couleurs que Zidane et remporter la Coupe du monde à ses côtés, Guivarc’h garde néanmoins un souvenir quelque peu amer de cette compétition. En effet, après une saison exceptionnelle avec l’AJ Auxerre durant laquelle il a marqué pas moins de 47 buts, il n’a pas profité de son statut de titulaire pour inscrire la moindre réalisation. De quoi le pousser à déclarer dans So Foot :
Stéphane Guivarc’h : Mon seul regret, c’est qu’il me manque un but et j’ai eu l’opportunité d’en mettre un en finale. J’aurais préféré en mettre 20 de moins avec Auxerre et marquer en finale de la Coupe du monde ! J’ai beaucoup trop joué cette année-là — 72 matches je crois. J’étais cramé.
Une aigreur qui peut s’entendre, sachant qu’un Mondial réussi sur le plan individuel lui aurait ouvert de sacrées portes.
Compte tenu de ses remarquables performances en club, Guivarc’h estime qu’il aurait pu cette année-là se mêler au débat concernant le Ballon d’Or. Un titre qui a filé dans l’escarcelle… de Zidane, malgré un tournoi globalement peu satisfaisant selon l’ex-attaquant breton :
Stéphane Guivarc’h : Oui, j’aurais pu y prétendre dans ce cas. Mais même si je marque en finale les deux buts que Zidane marque, hein. Parce que Zidane, sa Coupe du monde avant ces deux buts, c’est très moyen, hein.
Un constat cinglant qui n’a quoi qu’il en soit pas empêché le mythique n°10 de remporter le prestigieux prix avec une confortable avance sur son dauphin, Davor Šuker.
Encore frustré par sa disette lors de la Coupe du monde 1998, Stéphane Guivarc’h considère que Zinédine Zidane ne brillait pas beaucoup plus que lui jusqu’à son doublé en finale. Celui-ci a toutefois suffi à conforter son statut de futur Ballon d’Or.