Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Capitaine emblématique du projet QSI au Paris Saint-Germain, Thiago Silva est entré dans le coeur de la grande majorité des supporters parisiens durant ses 8 ans au club. Mais le sentiment est-il réciproque ? Il y a quelques années, « O Monstro » s’était confié sur son rapport à la France, et notamment sur les différences qu’il avait remarquées avec son Brésil natal.
Si certains joueurs viennent et vont dans les clubs, il en existe une poignée qui parviennent à entrer dans la légende et à tisser un lien fort avec les supporters. Assurément, Thiago Silva est l’un d’eux. Bien sûr, le Brésilien a connu des moments de désillusion avec le PSG, et sa capacité à gérer la pression dans les grands moments a été remise en cause. Mais son attachement au maillot, lui, est indéniable.
Plus encore, Silva a fait la démarche en 2019 d’acquérir la nationalité française, à laquelle il était éligible ! Un geste fort de la part de celui qui, contrairement à Zlatan Ibrahimovic par exemple, s’est assuré d’apprendre le Français dès son arrivée dans la capitale. Aujourd’hui à l’aise dans la langue, l’ancien de la Seleçao l’est aussi dans son pays d’adoption. Et il ne le cache pas.
Thiago Silva très attaché à Paris et à la France
Interrogé par « Brut » en marge l’obtention de sa nationalité, Silva avait ainsi déclaré :
Après 6 ans et demi ici, je me sentais déjà bien français. C’est pourquoi j’ai pris la décision de prendre la nationalité, ainsi que pour ma famille et mes enfants. J’ai passé du temps dans d’autres pays, dont l’Italie, mais je crois que c’est vraiment ici que je me sentais chez moi.
À première vue, pourtant, il n’est pas simple pour un Brésilien de se sentir chez lui en Europe, et ses compères Adriano ou Ronaldinho peuvent en témoigner. C’est donc fort logiquement que le défenseur central a identifié quelques différences avec son pays :
Au Brésil, où je suis né, il y avait la plage, le soleil, alors qu’ici… (rires). Mais je me sens bien, je me suis habitué. Au quotidien, c’est quand même difficile de s’habituer au froid. Mais pour moi qui suis un mec très famille, c’est bien de rester à la maison pour regarder un film et passer une belle soirée. Ici, je me sens bon père de famille. Si j’avais voulu rester au chaud, je serais rentré à Rio.
Au niveau du football ? En comparaison avec la France, le Brésil a une culture plus à l’aise, joyeuse. Quand un joueur n’a pas le sourire, les gens penseront qu’il n’est pas content. En France, quand tu vois les images et expressions du visage des joueurs, ils sont beaucoup plus concentrés. C’est une autre façon d’affronter le match.
À l’aise en France, le seul point noir identifié par « O Monstro », outre le climat, est… sa popularité. Reconnaissant d’être autant apprécié des fans, il concédait tout de même ne pas pouvoir se déplacer librement en famille :
Connaître bien Paris est difficile pour moi, parce que je ne peux pas aller à la Tour Eiffel, à l’Arc de Triomphe ou au Sacré-Coeur. Les gens me voient, demandent des photos… Même si c’est un plaisir pour moi de voir ça. Mais tu ne peux pas être tranquille avec ta famille.
Citoyen français depuis 2019, Thiago Silva a ainsi concrétisé son histoire d’amour avec l’Hexagone. Parti à Londres suite à son aventure parisienne, et désormais rentré au Brésil, l’homme aux 113 sélections nationales est convaincu de toujours garder un lien fort avec la France, sa « deuxième maison ». De belles paroles !