Cash, Sidney Govou balance sur l’attitude de 3 stars de l’équipe de France : « Ça m’a dégoûté »

Sydney Govou évoque l'équipe de France
OL (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Auteur d’une carrière très respectable en équipe de France, en plus d’être une légende incontestée de l’Olympique Lyonnais, Sydney Govou a malheureusement vu son aventure en bleu s’achever sur la terrible Coupe du Monde 2010, marquée par le naufrage de Knysna. Que s’est-il vraiment passé, et comment le foot français a-t-il pu tomber si bas ? En 2020, Govou livrait sa version des choses, en ciblant notamment 3 joueurs qui n’ont pas respecté les principes fondamentaux d’un collectif.

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Un fiasco monumental, un traumatisme durable : les qualificatifs ne manquent pas pour décrire la Coupe du Monde 2010 de l’équipe de France, qui s’est couverte de ridicule en mondovision tant par le niveau affiché sur le terrain que par le comportement des joueurs. Présent mais lucide, Sydney Govou, lui, n’a pas franchement été surpris par l’ampleur de la catastrophe.

Les 4 vérités de Sydney Govou sur le flop de Knysna

Pour l’ancien Lyonnais, en effet, les premiers signaux du fiasco sont apparus deux avant. Dans un entretien passionnant accordé à So Foot, il expliquait ainsi :

En fait, on l’a senti arriver dès 2008. Après l’Euro, c’était quasiment impossible de faire quelque chose de bien au mondial et on l’a rapidement compris, même si on avait envie d’y croire, même si on avait une bonne équipe… Il y avait trop de divergences avec le coach, avec les médias…

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La guerre entre Domenech et les médias ? Moi, ça ne m’affectait pas, mais je sais que le groupe ne comprenait pas toujours pourquoi tant de haine. Après, les journalistes étaient aussi dans leur rôle. Ils sentaient qu’il y avait une divergence entre les joueurs et le coach, donc ils cherchaient un petit peu le pourquoi du comment… Mais tout ça a pourri la préparation. C’était le cirque permanent.

Si on avait fait corps contre l’extérieur, ça n’aurait pas été dérangeant, mais là… Tu avais des mecs qui soutenaient le coach, d’autres non, certains fustigeaient des coéquipiers… Certains prétendaient à certaines responsabilités, mais finalement, ils voulaient ces responsabilités pour briller individuellement plutôt que pour créer un collectif. C’est ce qui nous a tués.



Durant la compétition, et indépendamment du fameux épisode du bus, Govou retient surtout la cacophonie sur le terrain. Sans ligne directrice claire, le « chacun pour soi » a vite pris le pas, et 3 noms sortent notamment du lot à ses yeux : Franck Ribéry, Florent Malouda, et Nicolas Anelka.

Le problème, il est là. Le coach avait donné des consignes, et les mecs ne voulaient pas les respecter. Le plan était pourtant clair, Raymond Domenech savait ce qu’il voulait mettre en place. Mais à un moment donné, Franck ne voulait pas jouer à droite mais à gauche, Maloud’ voulait jouer à gauche, Nico voulait jouer en 10… Honnêtement, moi, ça m’a dégoûté parce que c’était du grand n’importe quoi. Chacun tirait dans son sens.

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Je suis quelqu’un d’assez organisé dans mon jeu, je sais quand je dois garder mon couloir, quand je dois rentrer à l’intérieur, compenser des déplacements, mais si autour, personne ne fait ce qui est demandé, ça ne rime à rien. Quand tu n’as pas d’organisation… On parle quand même d’une Coupe du Monde.

Tu as trop de joueurs qui faisaient ce qu’ils voulaient. Après, on peut me parler d’organisation, du coach… Mais les mecs n’acceptaient pas, de base, les consignes. Ça, dans le football, ça peut arriver, mais à une seule condition : il faut que derrière, il y ait une organisation commune. Là, chacun écoutait ses propres consignes… Tu avais donc mille approches au lieu d’une consigne générale. Personne ne s’écoutait parler. Résultat, ça ne ressemblait à rien.

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Loin de se défiler comme certains des autres joueurs présents en Afrique du Sud, Sydney Govou est particulièrement clairvoyant sur la Coupe du Monde 2010. Si l’explication est évidemment multi-factorielle, le fait que certains joueurs « stars » se permettent de faire ce qu’ils voulaient sur le terrain sans respecter les souhaits du coach a été le dernier clou sur le cercueil des Bleus. Une bien morne période.

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