Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Si ce sont les couleurs de la France qu’il a portées au plus haut, Zinédine Zidane réside principalement en Espagne depuis de longues années maintenant. Tout heureux dans ce pays, « Zizou » est notamment revenu sur un surprenant surnom dont il a été affublé par la presse locale. Mais qui ne surprend en rien ceux qui le connaissent.
En France, il reste une icône absolue. Adoré par le pays tout entier depuis un certain 12 juillet 1998, Zinédine Zidane reste l’une des célébrités les plus appréciées et respectées dans l’Hexagone. Pourtant, voilà bientôt un quart de siècle que « Zizou », transféré au Real Madrid en 2001, vit en Espagne. Un pays où il se sent bien, et où il ne s’excuse pas d’être, comme il l’avait confié à L’Équipe :
La France, c’est mon pays, de toute façon. Je suis content de revenir à chaque fois que je peux. Mais je suis parti m’accomplir en Italie puis en Espagne. Je l’ai vécu naturellement. Là, quand je ne suis pas en activité, j’en profite pour revenir, faire des choses, passer les moments que je n’ai pas quand je suis sur un banc.
Le surnom de la presse espagnole pour Zinédine Zidane
Dans ce même entretien, Zizou a évoqué son rapport à la notoriété, plus facile à gérer en Espagne qu’en France. Et à cette occasion, il a lâché le drôle de surnom dont il a été affublé de l’autre côté des Pyrénées :
À 20 ans, j’aimais être parfois reconnu, arrêté dans la rue pour faire des photos et des signatures. Et quand tu prends de l’âge, c’est tout le contraire ! Tu veux ta tranquillité. Mais je gère bien. En Espagne, ils m’appellent : “Le Moine”.
Pourquoi ? Parce que les journalistes se sont aperçus qu’il n’y avait pas grand-chose à raconter autour de moi. Quand je suis arrivé à Madrid, en 2001, j’ai eu du monde en permanence sur mon dos pendant cent jours. En permanence à me suivre, du matin au soir et du soir au matin pendant plus de trois mois.
La presse, tout le temps. Puis ils ont jeté l’éponge. Je ne leur servais à rien. Ils avaient vu ma petite vie. Il n’y avait rien d’exceptionnel. Ma vie est celle-là. J’ai toujours été tranquille. J’accepte la notoriété. Je n’ai pas de soucis. Ce sont les autres qui se fatiguent (sourire).
Relativement tranquille en Espagne, Zidane reste évidemment attaché à la France, mais sait que tout ce qui se rapporte à lui déchaîne les passions dans l’Hexagone, jusqu’à la moindre de ses paroles. Il conclut ainsi :
Les prises de position publiques ? Les gens ne s’imaginent pas ce que cela déclenche derrière. Tu reçois de ces messages… Mon papa m’a toujours dit quand j’étais jeune : “C’est quoi, toi ? Le foot. Alors parle seulement de foot. Tant que tu veux ». Il me disait toujours d’avoir un avis de citoyen. Mais que je n’avais pas besoin de le faire partager à la terre entière. Mon papa a toujours raison.
Zinédine Zidane est un taiseux, qui aime vivre loin des caméras et de l’attention pourtant démesurée que tout le monde veut lui porter. Lui s’en accommode, et s’amuse volontiers de ce surnom de « moine » qui lui colle désormais à la peau chez les journalistes ibériques. Force est de constater, en tout cas, que l’appellation fonctionne !