Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Une fois la victoire de l’équipe de France scellée après le succès face au Brésil (3-0), c’est la France entière qui a basculé dans l’euphorie le 12 juillet 1998… enfin presque. En effet, Jean-Michel Larqué garde un souvenir un poil plus contrasté des célébrations de cette soirée, comme il l’a avoué dans les colonnes du « Parisien ».
Au coup de sifflet final, le temps s’est arrêté, et ce 12 juillet 1998 est immédiatement passé à la postérité. Pour la première fois de son histoire, l’équipe de France a remporté une Coupe du Monde de football, et elle a eu la bonne idée de le faire à domicile. Les Champs-Elysées ont été envahis par 1,5 million de personnes en un claquement de doigts, et une nuit folle de célébrations s’est alors ouverte.
Parmi les moments cultes de ce moment inoubliable, personne n’a oublié les commentaires du regretté Thierry Roland. Après une vie entière au service des Bleus, le journaliste a relâché la pression, lâchant ces quelques mots devenus cultes :
Je crois qu’après avoir vu ça, on peut mourir tranquille. Enfin, le plus tard possible, mais on peut. Ah quel pied ! Oh putain !
La nuit agitée de Jean-Michel Larqué après France 1998
En revanche, Jean-Michel Larqué, célèbre acolyte de Roland en plus d’être lui-même une légende du football français, n’a pas pu basculer dans la fête comme 99% du pays. Et pour cause :
Je suis peut-être le Français présent au stade qui a le moins profité de la victoire. J’ai quitté Saint-Denis au bout d’un quart d’heure, juste après la remise de la Coupe.
À cette époque, j’étais rédacteur en chef du magazine Onze Mondial et j’ai dû aller m’occuper du cahier spécial qui devait être bouclé à 3 heures du matin. J’ai bossé toute la nuit avant de prendre un avion à 7 heures du matin pour le Pays basque. Et tout ce temps, je suis resté habillé avec le maillot de l’équipe de France que je portais au stade !
Larqué a au moins pu se consoler en sachant que lui n’était pas dans le viseur du sélectionneur Aimé Jacquet, contrairement à L’Équipe. Il faut dire que le célèbre journal s’était montré très critique de sa méthode, au point de prédire une Coupe du Monde ratée. Alors une fois le sacre acté, l’ancien coéquipier de Larqué à l’AS Saint-Etienne n’a pas perdu de temps pour régler ses comptes :
Il y a un journal qui n’a rien compris, qui sont des incompétents. Je suis déçu et honteux pour eux. C’est la vie, ils paieront. C’est facile de venir à la soupe (après le parcours des Bleus, ndlr). Je n’ai que du mépris pour ces gens-là. Je ne pardonnerai jamais.
Si la grande majorité des Français a basculé dans l’euphorie, la bière et le champagne après le triomphe de France-Brésil, à commencer par les joueurs eux-mêmes, Jean-Michel Larqué a peut-être été celui qui a eu la nuit la plus studieuse dans tout le pays. Pas de quoi déranger le septuagénaire, porté par l’enthousiasme de cette éclatante victoire !