Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Après Karim Benzema et avant Rayan Cherki, Yassine Benzia a été un grand espoir du football lyonnais, français et algérien. D’ailleurs, son cas avait fait polémique au début des années 2010, puisque la binationalité était au coeur des débats.
Il y a quelque chose de fort entre l’Olympique Lyonnais, son centre de formation et les prodiges d’origine algérienne. En effet, dans son histoire récente, l’OL a pu s’appuyer sur de nombreux talents locaux avec la double-culture. Ils partagent d’ailleurs tous une caractéristique commune dans le jeu : une aisance technique largement au-dessus de la moyenne.
Le plus connu de tous, c’est évidemment Karim Benzema, qui est l’un des meilleurs attaquants de l’histoire du club, une légende du Real Madrid et surtout un Ballon d’Or. En termes de talent pur, Rayan Cherki pourrait marcher sur ses traces, à condition qu’il trouve une vraie régularité dans les performances et dans l’exigence.
Yassine Benzia parle de son choix de jouer pour l’Algérie
Lorsqu’il était plus jeune, Yassine Benzia était lui aussi présenté comme un crack destiné à accomplir de grandes choses dans le monde du football. D’ailleurs, alors qu’il était à peine majeur, les médias lui demandaient déjà de choisir sa future sélection. Ancien espoir tricolore, il a finalement opté pour les Fennecs, et il est revenu sur son lien avec l’Algérie pour la chaine YouTube « Colinterview » :
À l’époque, je devais avoir 18 ou 19 ans, et j’ai accordé une interview à Canal+. Il faut savoir que j’ai fait toutes mes gammes en équipe de France jeunes. La coupe du Monde U17, l’Euro U19… Mais malgré ça, l’Algérie était toujours dans une partie de moi. C’est dans mon coeur. Quand j’étais jeune et que je regardais les Bleus j’étais content. Je voyais Zizou et toute cette génération. Mais quand je regardais l’Algérie, c’était pas la même sensation.
J’étais stressé, je voulais vraiment qu’ils gagnent. Si l’équipe de France gagnait tant mieux, mais si elle ne gagnait pas ça ne me faisait rien. Il faut savoir que quand on me demande pour quel pays je veux jouer, je suis avec l’équipe de France. J’ai été briefé avant l’interview, donc je ne pouvais pas dire la vérité à ce moment. Le foot est politique, des fois t’es obligé de dire des choses que tu ne penses pas forcément.
Pour Yassine Benzia, le choix de représenter l’Algérie sur la scène internationale a toujours été évident. Comme de nombreux binationaux, il a grandi en ressentant une attache particulière à sa sélection d’origine, alors porter le maillot des Fennecs était un accomplissement. Pourtant, à l’époque, certains n’avaient pas compris ce choix.
La question de la binationalité dans le foot est toujours épineuse, surtout quand on parle de prodiges convoités par plusieurs sélections. Au final, la seule chose qu’il faut souhaiter, c’est qu’ils écoutent surtout leur coeur.