Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Légende absolue du football mondial, Zinédine Zidane a laissé une impression durable à tous ceux qui ont joué avec ou contre lui. Mais alors qu’un débat épineux a été mis sur la table ces derniers mois, Frank Leboeuf, qui a évidemment côtoyé Zizou en bleu, a tenu à remettre les points sur les « i ». Quitte à contredire de grandes figures du ballon rond.
L’impact laissé par Zinédine Zidane sur le monde du football est tel qu’il est difficile de trouver une réponse à cette question : le champion du monde 1998 a-t-il un héritier dans le football actuel, près de 20 ans après sa retraite ? Le sujet agite les débats, et un nom est particulièrement revenu sur la première moitié de l’année 2024 : Jude Bellingham.
Certes moins en forme cette saison, le Britannique avait réalisé un premier semestre époustouflant, ponctué par une victoire en Ligue des Champions. De quoi faire naître la fameuse comparaison, à laquelle Arsène Wenger avait d’ailleurs rapidement réagi en termes élogieux :
Zidane est arrivé à Madrid à l’âge de 29 ans, alors que ce garçon a 20 ans et c’est une grande différence. Bellingham est un mélange de Zidane et d’un joueur physiquement puissant… C’est un Zidane physique.
Frank Leboeuf calme le jeu sur les comparaisons « zidanesques »
Mais si l’ancien boss d’Arsenal est prompt à tracer un parallèle entre les deux hommes, ce n’est pas le cas de Frank Leboeuf. Adversaire de Zidane en France et en Europe, mais surtout coéquipier du maestro sous le maillot tricolore, l’ancien joueur de Chelsea a tenu à calmer le jeu lorsque la comparaison entre Bellingham et « ZZ » lui a été proposée. À ses yeux, techniquement, il existe une classe d’écart :
En termes de maturité pour son âge, je dirais que oui, on peut voir une comparaison. Mais au niveau de la technique… Je suis désolé, mais Zidane était incroyable. Je pense que Jude est un peu plus rapide. Zizou n’était pas si rapide, mais il était tellement intelligent. Pour moi, ce ne sont pas les mêmes joueurs. Leur type de corps n’est pas la même, la technique non plus. Mais oui, le talent est là chez les deux.
Alors qui a raison et qui a tort ? Difficile à dire. Le mieux est peut-être de demander l’avis de Carlo Ancelotti, qui connaît évidemment très bien Zidane, et qui entraîne désormais Bellingham au Real Madrid depuis plus d’un an. Et autant dire que l’avis du tacticien italien se rapproche davantage de celui de Wenger que de celui de Leboeuf :
C’est difficile de comparer deux générations différentes, mais ce qui me semble différent, c’est que Bellingham se projette plus dans la surface alors que Zidane a une plus grande qualité individuelle. Je trouve Jude différent dans sa capacité à attaquer et à entrer dans la surface de réparation. Zidane n’avait pas ça. La différence est là, mais Bellingham est un joueur moderne. Il joue dans une époque qui veut que les joueurs soient forts physiquement, et jouent de façon plus verticale.
Dire que Jude Bellingham est un excellent joueur de football ? Pas de problème. D’ores et déjà le mettre au rang de Zinédine Zidane ? Frank Leboeuf s’inscrit en faux. Pour l’ex-défenseur des Bleus, Zizou a accompli beaucoup plus que son homologue anglais à ce stade, et il convient de ne pas céder à la culture de l’instant. Force est de constater que le début de saison lui donne raison.