Par Guillaume K. | Journaliste sportif
Sandrine Gruda avait un plan en tête avant les Jeux Olympiques : prendre sa retraite sur une dernière médaille internationale… Mais Jean-Aimé Toupane en avait décidé autrement en ne la sélectionnant pas. Elle vient de se livrer sur l’aspect mental de la chose.
Les Jeux Olympiques de Paris devaient être une fête pour certains athlètes français, et le chapitre final d’une grande carrière pour d’autres. C’était par exemple le cas de Nicolas Batum, qui savait que cette compétition serait sa dernière sous le maillot de l’équipe de France avant la retraite internationale. Cette médaille d’argent doit donc avoir une saveur unique.
Sandrine Gruda, immense dame du basket tricolore, comptait elle aussi tirer sa révérence après une dernière campagne à la maison, devant ses amis et sa famille… Malheureusement, le sélectionneur Jean-Aimé Toupane en avait décidé autrement en ne la sélectionnant pas dans son groupe. Le choc a été immense pour les fans, et, on l’imagine, encore plus pour la légende.
Sandrine Gruda parle des Jeux de Paris
De passage sur la chaine Sport en France il y a quelques jours, la jeune retraitée est revenue sur son état d’esprit à l’approche de la cérémonie d’ouverture et au fil du tournoi. Était-elle jalouse de l’engouement et des résultats des filles, ou heureuse de les voir briller, même sans elle ? Sans surprise, Sandrine Gruda a été particulièrement classe :
Honnêtement, même si les filles avaient été championnes olympiques, je ne l’aurais pas mal vécu. Parce que j’ai des copines dans cette équipe, et elles, je veux qu’elles gagnent. Bien sûr, le fait de gagner des titres nous fait apprendre des choses sur nous. Ça demande énormément d’abnégation, ça demande de se dépasser et d’aller naturellement chercher en soi pour trouver les éléments bloquants et se surpasser.
C’est un processus qui est important, mais néanmoins, ça ne fait pas tout. Ça ne définit pas une personne. Même si je n’ai pas eu une médaille de plus aux Jeux Olympiques, je ne perds pas en estime de moi-même. Donc je suis très en paix avec ça. C’est pour ça que lors de la finale contre les États-Unis, je voulais que mes copines gagnent.
Sandrine Gruda était une immense joueuse sur les terrains, et elle est une immense personne en-dehors. Là où plusieurs athlètes ont déjà avoué avoir voulu voir leur équipe perdre parce qu’ils étaient absents, la meilleure marqueuse de l’histoire de l’équipe de France était à 100% derrière ses copines. Et elle sait que médaille ou pas, sa place au panthéon de notre basket est assurée.
Sandrine Gruda aurait pu être jalouse des filles qui ont participé aux Jeux Olympiques. Elle aurait pu faire passer son intérêt personnel avant tout le reste et se réjouir de la défaite en finale. Mais c’est une immense championne, une capitaine, et ce pour l’éternité.