Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Gardien du temple français durant une Coupe du Monde 1998 lors de laquelle les Bleus n’ont encaissé que deux buts, Fabien Barthez est et reste une personnalité à part. La preuve ? Juste avant d’affronter le Brésil, alors que la tension était à son paroxysme, « Fabulous Fab » s’est adonné à une boutade de mauvais goût. Et qui lui a valu une légère insulte…
La pression ? Fabien Barthez ne connait pas. Et pendant le Mondial 1998, il l’a montré à plus d’une reprise. On se souvient notamment du portier hilare, sur le banc de touche, à quelques minutes de la séance de tirs aux buts décisive en quarts de finale face à l’Italie (0-0 a.p). Et à Philippe Bergeroo, entraîneur des gardiens, qui veut lui transmettre ses notes, Barthez rétorque : « Tu me casses les couilles, c’est de l’instinct ». Il arrête un pénalty d’Albertini, et la France se qualifie.
La mauvaise blague de Fabien Barthez avant France-Brésil
Face à un tel personnage, l’enjeu d’une finale de Coupe du Monde à la maison face au Brésil, c’est-à-dire le plus gros match possible dans la vie d’un homme, n’a logiquement eu aucune prise. Encore mort de rire pendant les hymnes, comme ce fut souvent le cas, Barthez a aussi signé une boutade osée, voire même de mauvais goût, durant l’échauffement 30 minutes avant le coup d’envoi.
Le même Philippe Bergeroo, décidément pas épargné par « Fabulous Fab », se souvient que dès le premier ballon joué à l’entraînement, Barthez l’a pétrifié :
Il gueulait : « Mon genou ! Tu m’as cassé le genou, va chercher le docteur ! » Je me dis : « Putain, j’ai blessé le gardien de l’équipe de France le jour de la finale de la Coupe du Monde »… Je me mets à courir pour aller chercher le toubib, et là j’entends Fabien qui m’appelle : « Reviens Philippe, je déconne. On va la gagner cette Coupe du Monde ! « Je lui aurais bien mis un coup de pied au cul à ce merdeux. J’ai eu la peur de ma vie.
Le plus fort, c’est qu’en dépit de cette décontraction totale, qui était sa manière de se préserver de la pression, Barthez a sorti un match exceptionnel. Auteur d’une sortie devenue culte devant Ronaldo, l’ancien gardien de l’OM et de Manchester United a aussi signé une parade déterminante à 2-0 pour les Bleus. Un roc, comme durant toute la compétition.
Pour la petite anecdote, Barthez n’était pas le seul gardien tricolore dissipé ce soir-là. Lionel Charbonnier, 3ème dans la hiérarchie et certain de ne pas jouer, s’est égaré lors d’un défilé de mannequins avant le match… au point de se faire remonter les bretelles :
Il y a un souvenir que je suis le seul à avoir dans le groupe : le défilé des mannequins avant le match. Je m’étais isolé de la pression en me mettant dans un coin, au bord de la pelouse. Les top models défilaient au son des Tambours du Bronx.
J’étais derrière un tambour et j’appréciais le spectacle. Au point que j’en ai même oublié l’heure de la causerie d’Aimé Jacquet. On me cherchait partout sans me trouver. C’est Henri Emile, l’intendant, qui m’a déniché en me criant : « Lio, ça fait cinq minutes qu’on te cherche ! »
Au-delà de ce qu’il s’est passé sur le terrain, il y a toutes les petites anecdotes qui ont contribué à faire de ce 12 juillet 1998 un moment inoubliable dans l’histoire de l’équipe de France. Et Fabien Barthez, par sa légèreté habituelle, et cette blague qui a fait frôler le malaise à Philippe Bergeroo, en sait quelque chose !