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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Grande gueule lorsqu’il était joueur, Christophe Dugarry n’a rien perdu de sa verve en devenant consultant. Et s’il est reconnu pour sa capacité à étayer des arguments, à poser les questions qui fâchent sur la table, et à tenir tête à n’importe qui ou presque, il arrive que « Duga » utilise des mots pas toujours heureux. Comme ce fut le cas avec une drôle d’analogie sur les femmes.
Christophe Dugarry n’a jamais été du genre à passer inaperçu. Durant sa carrière, déjà, et à l’opposé de son grand ami Zinédine Zidane, l’attaquant polyvalent était du genre à être l’ambianceur d’un groupe, blagueur et grande gueule. Des qualités ? Oui, en tout cas pour la reconversion de consultant choisie par l’ancien Bordelais. Mais parfois, les mots dépassent la pensée.
À l’automne 2018, le Paris Saint-Germain s’offre une victoire de prestige 2-1 face à Liverpool en phase de poules de la Ligue des Champions. Marqué émotionnellement après sa grosse prestation, Thiago Silva, capitaine du PSG, pleure au coup de sifflet final. Une démonstration ridicule selon « Duga », qui s’était empressé de le dire… avec ses mots bien à lui.
L’étonnante comparaison de Christophe Dugarry avec les femmes
Présent en plateau après ce fameux match, Dugarry avait en effet rejoint Vincent Moscato parmi les critiques acerbes du Brésilien. Et pour imager son propos, le champion du monde 1998 avait ainsi lâché :
Là où c’est compliqué, c’est que c’est comme avec les femmes. Elles te demandent de montrer tes émotions, elles aiment bien quand un homme pleure, mais quand tu les montres trop tu n’es plus « El Commandante », tu es « El Flamby » ! Et oui !
Pour lui, Silva aurait donc moins dû montrer ses émotions et, de fait, selon « Duga », sa fragilité. Cette thématique est récurrente dans le football, même si elle est de plus en plus remise en cause et jugée comme archaïque. En tout cas, les propos de Dugarry avaient été clivants, et n’avaient pas manqué de susciter des réactions sur les réseaux sociaux.
De son côté, Thiago Silva n’est jamais vraiment revenu sur ces attaques contre sa masculinité. Tout ce qu’il avait à dire, c’est à l’issue du match qu’il l’avait confié au micro des journalistes. Et avec du recul, force est de constater qu’au lieu d’insister sur ses larmes, quoi qu’on en pense, c’est surtout le tempérament de gagneur du Brésilien qui est à souligner – et qui fait défaut au PSG actuel :
C’est chiant parfois, quand je me blesse avant les matches de Ligue des Champions, on dit que je ne suis pas prêt, que je suis faible mentalement. Voilà, ce n’est pas une démonstration pour ceux qui parlent, mais pour ma famille et moi. Je joue pour eux, pour mes enfants qui m’avaient demandé de gagner. Je vais rentrer chez moi, mon fils dort car il y a école le lendemain… Mais je lui dirai que j’ai gagné. C’est magnifique.
Christophe Dugarry a ses convictions, et il n’hésite jamais à les exprimer sans se soucier des « qu’en dira-t-on ». Et si on ne peut qu’apprécier sa spontanéité dans un monde médiatique de plus en plus aseptisé, il arrive parfois que certains propos maladroits viennent entacher l’ensemble. Assurément, ceux sur Thiago Silva en font partie.
