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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Alors que le monde du tennis digère petit à petit la nouvelle du départ à la retraite de Rafael Nadal, les témoignages de joueurs anciens comme actuels se succèdent. Le dernier en date à avoir pris la parole n’est autre que Fabrice Santoro, et son témoignage illustre parfaitement pourquoi la balle jaune a perdu un grand joueur… et un grand homme.
C’est un mélange d’émotions qui s’est saisi des fans de tennis lors de l’ultime match de Rafael Nadal. Beaucoup de tristesse, évidemment, de voir l’un des tous meilleurs joueurs de l’histoire raccrocher la raquette. Mais paradoxalement aussi un peu de soulagement. Car que ce fut dur de voir le roi de Roland-Garros devenir à ce point mortel, friable, et facile à battre – si loin de la machine de guerre qu’il a longtemps été.
Fabrice Santoro en sait quelque chose, lui qui a affronté une seule fois Nadal dans sa carrière avec un score sans appel de 6-1 / 6-0. Resté fin observateur du circuit après sa retraite, notamment en tant que consultant, le tricolore fait partie de ceux qui ont gagné du respect pour le « Taureau de Manacor » au fil des années.
Fabrice Santoro encense Rafael Nadal
Au micro de beIN Sports, le Français n’a en effet pas caché avoir été sceptique en voyant l’Espagnol arriver sur le circuit à ses tous débuts. Mais très vite, « Fab » a revu sa copie :
Lorsque je l’ai vu débarquer avec son débardeur et son pantacourt, je me suis dit : « Mais c’est qui ce jeune agressif qui vient faire de l’ombre à Roger Federer ? »
Et par la suite, je me suis dit, mais en fait il est sympa, il est irréprochable, il ne discute pas un point, il est très correct avec les ramasseurs de balle, il ne casse pas une raquette, à chaque fois qu’il perd et qu’il sort du terrain, il ne cherche jamais une excuse et il rend toujours hommage à son adversaire.
J’ai vu toutes ses qualités éclore année après année et à l’arrivée je suis devenu complètement fan de Rafael Nadal. Et aujourd’hui je me dis une chose : si vous n’êtes pas fan de Rafael Nadal, c’est que vous n’avez pas eu la chance de croiser son chemin.
De bien belles paroles, que Laurent Luyat ne viendra pas contredire – au contraire. Interrogé par « 20 Minutes » à propos de la retraite du Majorquin, le journaliste a lui aussi tenu à souligner la classe de Nadal en tant qu’homme, expliquant l’amour du public envers lui :
Nadal, c’est un être sensible, très humain. J’avoue avoir un fort attachement, et je ne suis pas le seul. Tous ceux qui le côtoient le disent, et le public l’a ressenti aussi à un moment donné. Les gens ont vu que ce n’était pas seulement un monstre physique, mais quelqu’un avec un mental exceptionnel, un battant qui surmontait toutes les difficultés. À partir de ce moment-là, le grand public s’est mis à l’aimer énormément.
Au-delà de ses innombrables exploits sur les courts du monde entier, la plus belle réussite de Rafael Nadal aura peut-être été d’être unanimement reconnu comme une bonne personne, exemple de fair-play et de respect durant deux décennies. Un accomplissement qui ne se traduit pas par un trophée, mais qui vaut à bien des égards beaucoup plus cher.
