Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Véritable colosse des parquets, Shaquille O’Neal n’était pas du genre à se faire bousculer. Ce qui n’a pas empêché l’iconique Pat Riley de le ridiculiser devant toute l’équipe pendant son passage à Miami… le plus dingue, c’est que le pivot l’avait accepté.
La carrière de Shaquille O’Neal n’a plus vraiment besoin d’être retracée tant elle fut mythique. Absolument inarrêtable sur les parquets, le pivot a écrasé la concurrence pendant des années en remportant quatre bagues de champion. Sa pige aux Lakers notamment l’a vu régner sur la terre entière, son poids de forme de 150 kilos associé à son agilité et sa palette offensive étant un cauchemar pour ses adversaires.
En revanche, on ne peut pas franchement dire que l’intéressé fut irréprochable en toutes circonstances, bien au contraire. Ce qui a mené à son divorce houleux avec Kobe Bryant, c’était avant tout son éthique de travail pratiquement inexistante, surtout entre les saisons. Il arrivait fréquemment hors de forme et en surpoids aux camps d’entraînement, ne montrant du sérieux que lorsque la campagne reprenait ses droits.
Shaquille O’Neal ridiculisé par le duo Pat Riley-Alonzo Mourning
Or, tout a changé lorsqu’il a posé ses valises à Miami, à l’été 2004. En effet, Pat Riley y avait repris les rênes depuis quelques années et prônait une discipline quasiment militaire à l’entraînement. Les joueurs devaient être en condition physique parfaite, comme Shaq l’a expliqué sur son podcast :
Il voulait que je passe de 15% de graisse corporelle à 11%.
Titré à plusieurs reprises en tant qu’entraîneur des Lakers version Showtime, Riley n’était pas du genre à laisser ses stars faire n’importe quoi si cela allait au détriment des résultats. Il n’avait donc pas hésité à humilier le Big Diesel sur sa forme physique douteuse en le comparant à Alonzo Mourning :
Il a dit : « Zo, viens ici. Enlève ton t-shirt. » Zo ressemblait à un Musclor, et j’ai dit : « Il a l’air en forme ».
Shaq avait d’autant moins d’excuses qu’en 2003, son ancien rival avait subi une transplantation rénale. On pensait qu’il ne pourrait plus jouer, mais Mourning était pourtant parvenu à revenir à un niveau très honorable avec plus de deux contres par match. Sur le même podcast, Zo a d’ailleurs admis que la star avait fini par céder :
Il faut lui reconnaître qu’il est venu, qu’il s’est engagé et qu’il s’est mis dans une forme incroyable avec nous. La meilleure forme de sa carrière, à part quand il était à Orlando… C’est ce que je dis. Il a bu le Kool-Aid. Tu as fait ce qu’on voulait de toi.
Et les résultats ont suivi, puisque le Big Aristote remportera sa dernière bague de champion en 2006 sous le maillot de South Beach. Ça valait bien le coup de transpirer.
Shaquille O’Neal arrivait souvent hors de forme au moment de démarrer la saison, mais ce n’était pas franchement quelque chose qui se faisait au Heat. Et Pat Riley n’avait pas manqué de le lui faire savoir en comparant son phsique à celui d’Alonzo Mourning.