Sans filtre, l’avis cash de Diego Maradona sur Michel Platini : « Je ne crois pas que…

Diego Maradona et Michel Platini
Rai (DR) / RMC Sport (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Rivaux dans l’âge d’or du championnat d’Italie dans les années 1980, Michel Platini et Diego Maradona y ont chacun solidifié leur place au panthéon de l’histoire du football. Mais derrière l’évident respect mutuel, les deux hommes étaient aussi des rivaux et des compétiteurs, comme en atteste la sortie très remarquée de Maradona sur le Français lors d’une visite dans l’Hexagone…

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De la même manière que Cristiano Ronaldo et Lionel Messi ont incarné leur époque, Michel Platini et Diego Maradona ont incarné la leur. L’un est devenu une icône à la Juventus, l’autre un dieu vivant à Naples. Numéros 10 d’exception, dans des registres pourtant différents, les deux hommes n’étaient ni amis ni ennemis. Ils étaient rivaux, et le natif de Buenos Aires n’a jamais trop cherché à le cacher.

Diego Maradona et Michel Platini, entre respect et rivalité

De passage en France pour un match amical en mars 1986, par exemple, Maradona avait inévitablement été interrogé sur son rival. Et tandis que le Français venait de gagner trois Ballon d’Or coup sur coup (!), certes à une époque où seuls les Européens pouvaient le remporter, « El Pibe de Oro » n’avait pas fait dans la dentelle, en répondant le regard austère :

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Platini est un très grand joueur… mais je ne crois pas que ce soit le meilleur au monde.

Bien des années plus tard, Maradona prend les commandes de la sélection argentine en tant qu’entraîneur. Il lui revient aux oreilles que Platini l’aurait critiqué. « Il se prend pour un autre », lâche-t-il froidement devant la presse. Problème : « Platoche » n’a jamais dit ça, et il en informe son meilleur ennemi par courrier. Ce dernier clôt l’incident :



M. Platini m’a adressé un courrier m’expliquant qu’il n’avait jamais dit cela. Alors je m’excuse auprès de lui, mais pas auprès de Pelé (qui l’avait critiqué aussi, ndlr), et dont la place est dans un musée.

Ces petits accrochages ne sont finalement pas grand chose par rapport au respect mutuel que les deux artistes du ballon rond se vouaient. D’ailleurs, lors de la disparition de Maradona en 2020, c’est un Platini très ému qui a rendu un vibrant hommage à celui qui fut, sûrement, son plus grand compétiteur :

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 Je l’ai connu à ses 17 ans. On avait fait le reste du monde contre l’Argentine en 1979. Après, on s’est souvent vus, affrontés… Je l’ai suivi pratiquement depuis 40 ans. J’avais de l’admiration et il y avait certainement un peu rivalité. Je suis très très triste. C’est notre passé qui s’en va. Je suis nostalgique d’une époque qui était belle.

Il a marqué ma vie. Maradona est l’enfant d’une nation pauvre qui a vécu grâce au football, tout comme la ville de Naples. Il leur a donné de la joie, du bonheur, une Coupe du Monde. Ce qui restera, ce sont ses grandes galopades. Il faisait des choses complètement différentes des autres. Il avait une grande vivacité, il allait au contact, il était au-dessus. Il est né avec un ballon dans son berceau. C’est certainement l’un des tout tout meilleurs joueurs du monde. On ne peut pas comprendre en France ce qu’un joueur comme Maradona peut représenter pour les Argentins.

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Diego Maradona avait son caractère, son égo et ses démons, et s’il n’était pas le plus à l’aise avec les mots, il n’avait par exemple pas hésité à participer, tout sourire, au jubilé de Michel Platini en 1987. Un signe parmi d’autres du grand respect qui liait ces deux virtuoses du football, qui ont fait rêver le monde entier dans les années 1980.

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