Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Absent depuis désormais trois matches aux Spurs, Victor Wembanyama fait forcément moins parler de lui en NBA. Il se pourrait néanmoins que la légende Alonzo Mourning ait fait allusion au Français lors d’une récente critique des intérieurs modernes.
Sport historiquement dominé par les grands joueurs, le basket a vu d’innombrables pivots s’inscrire dans sa légende au fil des ans. Et Victor Wembanyama compte bien en faire autant. Après quelques mois seulement passés en NBA, le jeune intérieur français peut déjà se targuer d’avoir imité pléthore de ses illustres prédécesseurs dans la raquette. Ce, malgré un jeu on ne peut plus actuel… voire trop pour certains.
Alonzo Mourning frustré par le jeu de Victor Wembanyama ?
Parmi les glorieux big men dont Wembanyama peut s’inspirer figure Alonzo Mourning. Champion NBA en 2006, l’ancien du Heat compte également deux titres de Défenseur de l’Année ainsi que sept capes au All-Star. De quoi en faire un bel exemple pour la jeune garde mais aussi un observateur qualifié pour juger la ligue actuelle. C’est d’ailleurs ce qu’il a fait dans le Big Podcast en s’attardant tout d’abord sur le cas… Nikola Jokic :
Alonzo Mourning : Je pense que le Joker a en quelque sorte révolutionné le poste de pivot. C’est vraiment le cas. Je dis ça parce qu’il a un toucher incroyable sur les hooks qu’on faisait déjà à notre époque, les petits turnarounds, les up-and-unders… Il a aussi un bon jeu de jambes et toutes ces choses-là, des trucs dont on avait l’habitude de se servir… Mais c’est aussi un excellent passeur.
Et puis, de façon occasionnelle, il sort de la raquette et prend des tirs à 3 points. Et il les mets. Ce sont des tirs bien choisis qu’il prend à l’extérieur. Il ne prend pas un volume conséquent de shoots derrière l’arc.
Cette saison, Jokic ne tourne en effet qu’à 3.7 tentatives à 3 points par match et affiche une réussite insolente de 58.5% (!) dans l’exercice.
Sa sélection de tirs extérieurs ne souffre donc d’aucun débat, contrairement à celle d’un Wembanyama. L’international tricolore, qui tourne quant à lui à 8.6 shoots de loin depuis la reprise, est loin de se montrer aussi létal dans le domaine (33.9% de réussite) malgré une récente amélioration. Cette propension des postes 5 à vouloir sanctionner les défenses adverses depuis le parking déplait quoi qu’il en soit à « Zo » :
Alonzo Mourning : Je n’aime pas voir des bigs prendre un gros volume de tirs à 3 points. Déjà parce que je trouve qu’en faisant ça, ils ne tirent pas avantage de leur taille pour aider leur équipe. Ce n’est pas un hasard si on te qualifie de big man. Aide ton équipe en te servant de ta taille. Quand tu es dans la peinture, tu es plus proche du panier que les autres joueurs donc il faut t’en servir.
Sans le citer expressément, Alonzo Mourning condamne les big men qui, comme Victor Wembanyama, prennent beaucoup de tirs à 3 points. Une habitude selon lui fâcheuse pour un pivot, qui aurait plutôt tendance à plomber sa propre équipe de la sorte.