Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Véritable globe-trotter au cours de sa carrière, Djibril Cissé a multiplié les expériences à l’étranger, dans des clubs parfois totalement inattendus. C’est ainsi que le poulain de Guy Roux a passé une bonne partie de son année 2013 en Russie, dans le défunt club du Kouban Krasnodar. Et malheureusement, il a été confronté de très près au racisme…
Les joueurs non-occidentaux le savent : le championnat russe peut parfois être un terroir fertile en racisme. Yaya Touré en sait quelque chose, lui avait été victime de chants odieux lors d’un match amical entre le CKSA Moscou et Manchester City. L’affaire avait alors fait grand bruit, et elle avait notamment fait réagir Djibril Cissé, passé par la Russie quelques années auparavant :
Au CSKA Moscou aussi il y a des joueurs de couleurs – Doumbia, Musa. Et ils ont la meilleure équipe en attaque. Les fans ne les aiment-ils pas ? Et Vagner Love ? Il était au CSKA Moscou pour l’amour de Dieu ! Mais sa peau n’était pas blanche, si ? Est-ce qu’il mérite des hués, des insultes ? Je ne comprends pas comment les gens peuvent se le permettre.
Si tu viens au stade, tu peux hurler, jurer, taper des pieds, dire des mots injurieux à propos du jeu et scander des chants. Mais tu ne peux pas franchir la ligne. Tu ne peux pas insulter les joueurs en raison de leur goût personnel ou de leur croyance.
C’est une provocation qui insulte ta propre équipe. C’est une honte que les gens ne comprennent pas de choses aussi simples. L’histoire avec Yaya Touré prouve que le monde est plein de gens stupides qui gâchent tout.
Djibril Cissé se confie sur le racisme qu’il a subi en Russie
Sans grande surprise, bien malheureusement, Cissé a aussi vécu ces actes éminemment condamnables lors de son court passage dans le championnat russe en 2013 (il avait marqué 5 buts en 25 matchs, ndlr).
S’il n’a pas eu de problème avec son club du Kouban Krasnodar (qui a aujourd’hui disparu), c’est lors d’un match à Saint-Pétersbourg, dans le nord du pays, qu’il avait dû essuyer un jet de bananes ainsi que des paroles inacceptables :
Si j’ai eu le même problème en Russie ? Oui, à Saint-Pétersbourg. Je me suis fait jeter une banane des tribunes, j’ai été hué. C’était désagréable. Ensuite j’ai appris que dans la ville, les noirs étaient régulièrement confrontés une telle situation. Malheureusement… Ils n’aiment pas les joueurs noirs.
Le racisme dans les stades est malheureusement un sujet vieux comme le monde, et les diverses instances n’ont probablement pas encore fait assez de choses pour régler le problème. Une seule méthode à prôner : la tolérance-zéro, avec des sanctions particulièrement sévères au moindre écart. En espérant, enfin, se débarrasser de ces comportements qui pourrissent le football.