Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Apprécié par les uns, détesté par la majorité des autres, Rudy Gobert ne laisse pas vraiment indifférent parmi ses pairs au sein de la NBA. Coéquipier de Kevin Durant à Phoenix, Jusuf Nurkic a d’ailleurs donné son avis très honnête sur le Français.
Ce n’est certes encore que le début de la saison, mais il y a peu de chances pour que Rudy Gobert remporte un cinquième titre de DPOY en 2024-25. Les Timberwolves galèrent à véritablement lancer leur campagne, y compris en défense et le Français a du mal à maintenir l’ordre dans la raquette. Son compteur devrait donc rester bloqué à quatre trophées… non pas que cela déplaise à de nombreux acteurs de la ligue.
Car ce n’est pas un secret, le Français est parmi les joueurs les plus détestés de la NBA et ce depuis pas mal d’années. Que ce soit les anciens comme Shaquille O’Neal ou ceux en activité tels que Draymond Green ou Dereck Lively II, nombreux sont ceux à lui taper dessus à la moindre occasion. Et ce n’est pas franchement mieux sur les réseaux sociaux où les fans l’humilient à la moindre action ne le montrant pas sous son meilleur jour.
Jusuf Nurkic très élogieux à propos de Rudy Gobert
Dit comme cela, on pourrait penser que la star de Minnesota n’a aucun ami ou même admirateur aux États-Unis. Mais ce n’est pas vrai puisqu’on peut citer ses compatriotes, Victor Wembanyama en tête, ou encore Jusuf Nurkic. Évoluant aux Suns aux côtés de Kevin Durant, le pivot bosniaque s’est ainsi montré aussi honnête qu’élogieux à propos du double vice-champion olympique dans l’émission NBA Undrafted, récemment :
C’est un grand joueur avec une grande carrière. Il a clairement dépassé les attentes qu’il y avait autour de lui le soir de la draft, la manière dont les gens s’étaient projetés sur sa carrière… Il fait du super travail à Minnesota, pour ce qui est de la chose défensive, pour ce qui est de protéger leur peinture. C’est toujours bien de jouer contre Rudy, et je pense qu’ils ont une bonne équipe aussi.
Car oui, on a tendance à l’oublier, mais rares étaient ceux qui voyaient en Gobzilla un futur quadruple Défenseur de l’Année… ou même une star des parquets tout court. Pour rappel, le Tricolore a débarqué dans la ligue en 2013 via le 27e choix de draft, alors détenu par les Nuggets avant d’être immédiatement échangé au Jazz. À cette époque, on retrouvait notamment un big man comme Enes Freedom Kanter dans l’Utah…
Et pourtant, ça n’a pas empêché The Stifle Tower de rapidement éclipser la concurrence, s’imposant comme le titulaire au poste 5 dès sa troisième saison après avoir déjà fini dans le Top 5 des votes pour le DPOY lors de sa campagne sophomore. La suite, tout le monde la connaît, bien qu’il demeure l’un des joueurs les plus critiqués du moment. La bonne nouvelle (si on veut), c’est qu’il a l’habitude d’être traité de la sorte.
On peut ne pas apprécier Rudy Gobert, mais impossible de nier qu’il a réalisé une carrière bien plus impressionnante que ce que les choses ne laissaient présager en 2013, le soir de sa draft. Jusuf Nurkic ne manque en tout cas pas une seconde de le saluer.