Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Parti de France en 2021 afin de poursuivre sa progression aux États-Unis, Léon Marchand y a débuté une collaboration fructueuse avec Bob Bowman. L’occasion pour lui de découvrir des méthodes bien différentes de celles qu’il connaissait à Toulouse.
Aurait-il obtenu des résultats aussi probants s’il était resté en France ? Impossible de le savoir. Quoi qu’il en soit, Léon Marchand n’a pour l’instant pas eu à regretter son départ aux États-Unis, durant l’été 2021. Depuis, il cumule en effet les titres et les médailles, dont quatre d’or remportées aux Jeux Olympiques de Paris. Autant dire qu’il peut chaleureusement remercier Bob Bowman et ses méthodes singulières.
Léon Marchand honnête sur ses rapports avec Bob Bowman
Déjà très talentueux lorsqu’il s’entraînait à Toulouse, Marchand a atteint de nouvelles sphères dans les rangs de la fac d’Arizona State. Une progression dont le mérite revient en partie à Bob Bowman, qui l’a pris sous son aile sur place et qui honore depuis son statut de légende de la natation auprès de lui. Ce, même si leurs rapports ne s’avèrent pas des plus chaleureux, comme l’explique le Français dans Micro Chaussettes :
Léon Marchand : Par rapport à la France, la relation entraîneur-entraîné est très différente aux US. En France, j’ai construit une vraie relation avec mon entraîneur, qui s’appelle Nicolas Castel, au point de devenir presque potes à la fin. Par contre, aux US, c’est vraiment business. Le coach arrive à 14h, il repart à 16h, il n’y a pas de discussions après l’entraînement… Il fait son truc.
Après, avec Bob, c’est un peu différent parce que je suis quand même venu de l’autre bout du monde donc il s’est un peu plus occupé de moi. J’étais un peu le chouchou de l’équipe à Arizona State.
Relativement détaché d’un point de vue relationnel, Bowman afficherait en revanche un investissement sans faille. Cela a d’ailleurs tout de suite plu à son poulain tricolore :
Léon Marchand : Ça a créé un lien particulier, oui, étant donné que moi, je mets toutes les chances de mon côté pour réussir en natation. Donc si je suis avec un coach qui est un peu à 50% ou qui est un peu dans l’entre-deux, c’est compliqué. Là, lui est autant à fond que moi donc forcément, ça marche.
S’il a donc su conquérir le cœur de Léon, Bowman n’a pas du tout cherché à faire de même avec la famille de son disciple. Le petit frère du nageur, Oscar, révèle ainsi le temps qu’il a fallu pour que lui et ses parents aient une simple discussion avec le glorieux entraîneur américain :
Oscar Marchand : Nous, la famille, on pensait qu’on allait pouvoir manger avec lui rapidement ou peut-être juste le voir et discuter. Et au final, ça a pris deux ans et demi pour qu’on fasse simplement un petit brunch avec lui !
Attaché à la réussite de ses nageurs, Bob Bowman laisserait en revanche l’aspect sentimental de côté dans ses entraînements. Une approche particulière qui a toutefois conquis Léon Marchand, dont le niveau n’a cessé d’augmenter sous ses ordres.