Adopté par l’Allemagne, le règlement de comptes salé de Franck Ribéry envers les Français : « Ils…

Franck RIbéry France
Bayern Munich (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

S’il est un pur produit de la France, où il est né et a grandi, Franck Ribéry a rapidement vu sa cote de populaire s’effriter auprès du grand public. Désireux de tourner la page et de ne plus tenter de se rabibocher avec les Français, la légende du Bayern Munich a d’ailleurs livré le fond de sa pensée il y a quelques années. Et ses propos ne laissent que peu de doute quant au caractère irréversible de sa vision des choses.

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La mayonnaise n’aura finalement jamais pris entre Franck Ribéry et la France. Tout semblait pourtant réuni, y compris le début idyllique de l’ailier droit en bleu lors de la Coupe du Monde 2006. Mais très vite, les incompréhensions et les ressentis se sont accumulés des deux côtés, donnant lieu à un fossé qui n’a cessé de s’agrandir, et qui semble aujourd’hui impossible à combler.

La rancoeur de Franck Ribéry envers la France

Dans une interview accordée à « Bild » il y a quelques années, l’ancien Marseillais mettait le doigt sur ce qui le dérange le plus : le manque de reconnaissance des Français envers lui à ses yeux.

J’ai tellement aidé mon pays. Et puis il y a eu le problème avec mon dos avant la Coupe du Monde 2014. Les gens ont soudainement oublié ce que j’avais fait pour la France. Ça fait mal, mais c’est le passé.

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En 2013, en effet, Ribéry est le leader technique de l’équipe de France qui a réussi l’exploit de renverser la fameuse double-confrontation face à l’Ukraine (0-2, 3-0). Mais « Kaiser Franck » se blesse au dos à quelques encablures du Mondial, les staffs du Bayern et des Bleus, et il doit manquer la compétition. Le train part, une équipe naît sans lui, et, vexé, il annonce sa retraite internationale. Une bascule.



Dans les mois qui suit, Ribéry ne masque pas ses états d’âme, et assume une cassure avec le pays qui l’a vu naître :

J’ai été touché, profondément touché par ce qui s’est passé, ce qui a été dit avant le Mondial. La France a été à la Coupe du Monde grâce à moi. Mais tout est terminé, maintenant. Définitivement. Je ne lis plus la presse française, je ne regarde plus la télévision française…

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Signe que le divorce est consommé pour de bon, Ribéry, qui vient d’obtenir ses diplômes d’entraîneur et qui devrait sous peu reprendre du service à Munich chez les jeunes, avait ouvert la porte en 2015 à l’obtention de la nationalité allemande. Toujours amer, l’homme aux 81 sélections en Bleu avait aussi habilement glissé que son fils devenait professionnel, c’est pour la Mannschaft qu’il jouerait, et pas pour la France :

Devenir Allemand ? Pourquoi pas. Je me sens bien ici, j’ai acheté une belle maison. On vit comme des Allemands, ça me plaît. Je me vois tout à fait rester ici après ma carrière. Mes enfants se sentent bien à l’école, ils ont des copains allemands. Ma fille, Hiziya, se moque de mon allemand, ça me fait beaucoup rire ! Et mon fils Saïf est né ici. Il pourra même jouer pour l’Allemagne, plus tard.

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Comme dans la plupart des divorces, chacun a au moins une part de responsabilité, et tout n’est ni la faute de Franck Ribéry, ni du peuple français dans cette affaire. Il n’en demeure pas moins que le triste constat est le suivant : aujourd’hui, l’ancienne star des Bleus n’a que très peu d’affect pour son pays natal, qui, lui-même, l’a quelque peu oublié. Un rendez-vous manqué.

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