Joris Bouchaut sur Léon Marchand : « On était dans la même chambre, ça s’est mal passé pour lui »

Léon Marchand et Joris Bouchat
BFM TV (DR) / Sport MEDEF (DR)

Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web

Habitué des Interclubs depuis de longues années, Léon Marchand y était cette fois-ci présent avec un tout nouveau statut le week-end dernier. Aussi à l’aise que possible, le Toulousain a profité de l’occasion pour retrouver plusieurs visages familiers, dont un certain Joris Bouchaut, avec qui il a nagé aux Dauphins du TOEC. L’occasion pour le jeune retraité de livrer quelques anecdotes.

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« Je commence à comprendre que je ne peux plus aller au restaurant tranquille ». La phrase est signée Léon Marchand, et elle avait été prononcée quelques jours à peine après son triomphe des Jeux Olympiques. Car le jeune homme l’a vite compris : il a totalement changé de dimension, et les Interclubs du week-end dernier l’ont prouvé.

Joris Bouchaut évoque ses retrouvailles avec Léon Marchand

La compétition a en effet été éclipsée par la présence du quadruple médaillé d’or olympique, à qui tout le monde voulait voler quelques secondes ou dire quelques mots. De quoi le perturber ? Pas franchement. C’est en tout cas l’avis de Joris Bouchaut, qui a vu grandir Marchand au sein des Dauphins du TOEC, et qui a passé la journée à ses côtés. Il a ainsi raconté à L’Équipe :

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Il aime bien être tranquille, rester dans son coin et ne pas faire de vagues. Toutes ces caméras braquées sur lui, même pour moi à côté, ça fait un effet bizarre. Je peux comprendre que ce soit un peu rebutant, mais je crois qu’il le vit plutôt bien, il commence à l’accepter et à faire avec. Surtout, il est bien entouré.

Les Interclubs, c’est une petite piscine, tout le monde est très proche. On voit des étoiles dans les yeux des enfants. Ça fait bizarre parce que, pour moi, Léon reste toujours le petit jeune que j’ai vu arriver, mais, en même temps, je comprends. Même les officiels ont des étoiles plein les yeux.



D’après Bouchaut, qui a entamé une reconversion très active avec son podcast Sportallk et sa société de production, Marchand a bel et bien gardé la tête sur les épaules malgré l’effervescence :

S’il a changé ? Non. Ça reste toujours le gamin qui aime bien les jeux vidéo, qui adore déconner, qui ne se prend pas trop la tête, qui aime bien se lancer des défis. On a pu le voir dans le 200m brasse où il s’est lancé le petit défi de ne faire qu’un seul coup de bras (sur le premier 25m, ndlr). Il l’a lancé comme ça et on l’a encouragé là-dedans. Il a réussi. Il a envie de donner, de partager, de s’amuser et ça se voit !

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Finalement, le seul changement majeur repéré par l’ex-nageur de 29 ans ne concerne pas tant la qualité de son cadet en tant qu’humain, mais plutôt l’approche de son métier et de la compétition. Si Marchand dégage désormais une force tranquille, il fut un temps où les choses étaient bien différentes. Bouchaut se souvient notamment d’une expérience délicate, qu’il a vécu au plus près pour avoir été son compagnon de chambre lors de la compétition :

Ce qui m’impressionne ? Sa capacité à être toujours serein, à ne pas trop se mettre la pression, à s’amuser, à ne pas faire ce qu’on attend de lui mais ce qu’il a envie de faire. On était ensemble lors de ses premiers Championnats d’Europe (en 2021, à Budapest), on partageait la même chambre, et ça s’est très mal passé pour lui. J’ai vu la transformation quand il se met la pression des autres et quand il a commencé à faire les choses pour lui. Je suis admiratif de ça parce que c’est quelque chose que je n’ai pas réussi à faire.

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En plus des qualités physiques intrinsèques et de l’intelligence de course, la gestion du mental et de la pression est déterminante dans un sport comme la natation. En 3 ans à peine, Léon Marchand a réussi à opérer une bascule majeure en la matière, que Joris Bouchaut applaudit des deux mains. Car le jeune retraité en est persuadé : ce n’est que le début.

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