Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Héros des Jeux Olympiques au même titre que Teddy Riner, Antoine Dupont, Cassandre Beaugrand et tant d’autres athlètes français, Léon Marchand a vécu l’aboutissement d’un long chemin entamé dès son enfance. Mais le grand public ne connaît pas tout du parcours du Toulousain, bien loin de là, et les révélations de certains proches de son club des Dauphins du TOEC ont de quoi surprendre – dont celles du président.
Lorsque les Français se remémoreront les Jeux Olympiques de Paris dans 10, 20 ou 30 ans, ils se souviendront forcément de la véritable hystérie qui a entouré Léon Marchand. Médaillé d’or sur chacune des quatre courses qu’il a disputées en individuel, le Français de 22 ans est apparu intouchable dans ce bassin parisien, porté par une foule incandescente.
Mais si certains ont rapidement clamé qu’une superstar était née en quelques jours à peine, c’est en fait un cheminement de 15 ans qui a permis au blondinet d’aboutir à ce triomphe dans son propre pays. Et ça, personne ne le sait mieux que les membres des Dauphins du TOEC, où Marchand a fait ses gammes et où il continue de s’entraîner quand il ne se peaufine pas avec Bob Bowman aux Etats-Unis.
Les proches de Léon Marchand évoquent son « avant-gloire »
Dans un entretien accordé à L’Équipe en 2023, Vincent Gardeau, président du club, a révélé que contrairement à ce que l’on pourrait croire, celui qui domine actuellement la natation mondiale n’était pas déjà un génie inarrêtable en junior :
Léon n’a jamais été le meilleur nageur français dans sa catégorie d’âge. Il était très bon, mais pas le meilleur.
Des propos confirmés par Nicolas Castel, l’entraîneur de longue date de Marchand au TOEC :
Quand Léon est arrivé en benjamins (10-12 ans), il n’avait rien d’exceptionnel mais il était moyen-bon partout. À l’exception du dos, il nageait en crawl, en papillon, en brasse, il était capable de vitesse comme de nager long… C’est là que j’ai pu remarquer sa polyvalence. Une sorte de Kevin Mayer des bassins !
Une fois le déclic obtenu, Marchand n’a cessé de progresser. Parce qu’il avait des prédispositions, évidemment, parce qu’il était bien entouré, aussi, mais également car il a su de plus en plus s’affirmer, notamment auprès de son entraîneur. Castel raconte ainsi :
Il n’a jamais râlé ou rechigné. Il m’a donné sa confiance en étant convaincu que ce que je proposais serait bon pour lui. Il exprimait ses idées : « On pourrait faire comme ça ? » Il ne remettait pas en cause le programme que j’avais établi en disant que c’était nul, mais il avait réfléchi à la question et voulait l’exposer. Ça m’a bien plu parce qu’il amenait ça en étant respectueux.
Il n’est pas timide mais réservé. Il n’a jamais aimé se mettre en avant. Mais il n’a jamais été isolé pour autant. Où que ce soit, il évolue dans un groupe, avec ses copains.
Doué et doté de belles prédispositions, certes, Léon Marchand n’était pourtant pas de ceux qui dominent leur sport dès le plus jeune âge, dégoûtant la concurrence à 9, 11 ou 15 ans. C’est donc à force de travail que le Toulousain est devenu ce qu’il est aujourd’hui, à savoir le possible héritier de Michael Phelps en termes de domination mondiale. Un succès individuel, certes, mais aussi collectif, grâce à des gens comme Nicolas Castel et Vincent Gardeau.