Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Superstar de la gymnastique française coéquipière de Simone Biles aux États-Unis, Mélanie de Jesus Dos Santos en a faut du chemin pour figurer parmi le gratin mondial. Il lui aura notamment fallu quitter sa Martinique natale, une séparation sur laquelle elle avait tenu des propos forts en interview avant les JO 2020.
Si les Jeux Olympiques de Paris ont été une expérience incroyable pour la plupart des athlètes français, certains parmi eux ont vécu un véritable cauchemar dans la capitale. On pense tout particulièrement à Mélanie de Jesus Dos Santos, figure de proue de l’Équipe de France de gymnastique et qui a vécu deux semaines très difficiles.
Au total, l’intéressée a chuté sur pas moins de trois agrès différents : la barre, la poutre et au sol. Un crève-coeur pour celle qui n’a pas encore connu de belle histoire aux JO, elle qui avait terminé sans la moindre breloque à Tokyo trois ans plus tôt. Pareil pour Rio en 2016, une édition qu’elle avait manqué à cause d’une rupture des ligaments croisés…
On imagine que ce fut d’autant plus frustrant pour elle que la jeune Tricolore était partie aux États-Unis en 2022 pour s’entraîner avec Simone Biles. Un choix de carrière drastique la poussant à quitter l’Hexagone et son pôle de formation à Saint Etienne. D’un autre côté, ce n’est pas la première fois qu’elle avait dû prendre pareille décision.
Séparation déchirante entre Dos Santos et sa famille en Martinique
Née à Schoelcher sur l’île de la Martinique, Mélanie y a ainsi vécu une partie de son enfance avant de s’envoler pour la métropole à l’âge de 12 ans. Un départ nécessaire afin de pouvoir poursuivre son rêve olympique, mais qui avait quand même représenté un réel déchirement selon ses propres dires, lors d’une interview remontant à avril 2020 :
C’était compliqué de quitter mes parents, mes amis, mon île, mais je savais pourquoi je voulais venir. Si j’ai quitté la Martinique, c’est pour les Jeux Olympiques.
Si pour le moment, elle n’est pas encore parvenue à décrocher de médailles lors de ceux-ci, force est de constater que sa décision fut la bonne d’un point de vue sportif.
Aujourd’hui, de Jesus Dos Santos affiche pas moins de huit titres de championne du monde à son compteur et figure parmi les meilleures au monde dans sa discipline, derrière sa légendaire coéquipière Simone Biles. La déception à Paris ne devrait d’ailleurs pas la pousser à reconsidérer son déménagement outre-Atlantique, elle qui se plaît aux US.
Partir de chez soi n’est jamais simple, surtout quand on n’a que douze ans et qu’on se retrouve séparé de sa famille par plusieurs milliers de kilomètres. Une preuve de plus de la force mentale de Mélanie de Jesus Dos Santos et on espère qu’elle saura donc rebondir dans quatre ans, lors des Jeux Olympiques de Los Angeles.